L'humain au centre de l'action future

«Il m'est arrivé de faire des mélanges entre le jazz et le chant arabe»

Les faits : Pour sa deuxième participation à Tanjazz, Noam Vazana à une nouvelle fois conquit son public. Formée au piano et à l’aise au trombone, elle parvient à créer son propre univers musical qu’elle sublime grâce à sa voix suave et puissante.

Noam Vazana.

23 Septembre 2013 À 15:51

Le Matin : C’est la deuxième année que vous participez à Tanjazz, que pensez-vous de ce festival et plus généralement du jazz au Maroc ?Noam Vazana : C’est un festival génial, il y a une atmosphère très intime et chaleureuse. Je ne connais pas vraiment le milieu du jazz au Maroc, mais je connais beaucoup de musiciens marocains qui vivent aux Pays-Bas. J’ai fait quelques collaborations avec certains d’entre eux à Amsterdam et c’était très intéressant. Ça nous a permis de faire des choses différentes et intéressantes comme des mélanges entre le jazz et le chant arabe, c’était une très belle expérience.

On dit de vous que vous êtes une «jazzwoman», mais si vous deviez définir votre propre style, que diriez-vous ?C’est difficile à dire. Les gens disent que c’est jazz, mais il y a aussi beaucoup d’influences pop, classiques et rock dans ma musique. Moi j’appellerais ça jazz progressif. À vrai dire, je n’ai jamais appris à faire du jazz. J’ai étudié la musique classique au conservatoire, ensuite je me suis laissée porter par l’improvisation et voilà ce que ça donne.

Où puisez-vous votre inspiration, de quoi avez-vous besoin pour composer ?Dans les petites choses de la vie, les petites histoires qui m’arrivent à moi ou à mes amis. J’aime m’inspirer de choses très simples comme marcher sous la pluie, visiter un pays étranger…. Je vis des expériences et j’essaie de les transposer en mots. Je travaille dans le silence, j’aime écrire et composer quand je me sens bien. Parfois, quand je me promène en vélo et que je remarque quelque chose, je commence à chantonner et plus tard j’en fais une chanson.

Quel genre de messages voulez-vous faire passer à travers votre musique ? Quels sentiments voulez-vous prosusciter chez les gens qui vous écoutent ?J’aimerais provoquer autant de sentiments que possible ! Je suis très optimiste, c’est cliché, mais c’est vrai. Je viens de finir un album très personnel, presque autobiographique. Il s’appelle «Live love» et il parle de chérir les choses simples comme être en bonne santé, être entouré de sa famille, c’est ce qu’il y a de plus important dans la vie.

Une de vos plus belles compositions s’intitule «Personality», racontez-nous un peu l’histoire de cette chanson ?C’est une très drôle d’histoire ! Je l’ai écrite pour donner des conseils aux hommes qui vous abordent dans les rues sur «comment draguer les filles». J’étais agacée d’entendre toujours la même chose dans le train ou dans la rue quand les hommes m’abordent. Ils posent sans cesse les mêmes questions inutiles. Dans «Personality», je décris leur attitude et je leur conseille de s’intéresser davantage à qui nous sommes et à ce que nous faisons dans la vie s’ils veulent avoir une chance de nous connaître.

Vous qui venez tout droit des Pays-Bas, comment percevez-vous le Maroc ?Les gens sont très ouverts et chaleureux, ils vous font savoir s’ils vous aiment et s’ils ne vous aiment pas et je trouve ça très bien. Je me sens libre ici, j’ai été dans plusieurs pays du même type et je me suis sentie beaucoup plus «restreinte». Ici, j’ai l’impression que les gens me laissent être comme je suis. C’est important pour moi de me sentir comme chez moi et j’ai cette sensation ici. J’aime le climat, la nourriture, le souk d’ailleurs je compte revenir en vacances très prochainement, j’aimerais beaucoup faire une tournée ici. 

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