12 Décembre 2013 À 16:17
Le Matin : Le Maroc et la Chine ont une coopération très importante dans le domaine médicale et sanitaire. La ville de Shanghai, la plus grande métropole de la Chine et ville jumelle de Casablanca, a envoyé, depuis 1975, sa première mission médicale pluridisciplinaire au Maroc. Quel bilan en faites-vous ?Wu Xiaodong : D’abord, notre mission médicale est au Maroc pour manifester l’excellence des rapports d’amitié qui lient notre pays au Royaume du Maroc. Ensuite, notre rôle est de prodiguer des services et des soins de meilleure qualité à la population marocaine. Durant toutes ces années, les Marocains ont pu apprécier le sérieux des équipes médicales chinoises et la qualité des soins prodigués par les médecins et le personnel qui les aident. Les médecins chinois, de par leur technique médicale perfectionnée et leur haute qualité professionnelle, ont gagné la confiance et l'appréciation du peuple marocain et ont semé, en même temps, des graines de l'amitié sino-marocaine.
Il est certain que durant toutes ces années d'exercice au Maroc, la mission médicale chinoise a contribué au développement du secteur médico-sanitaire au Maroc. Combien de patients ont été soignés ou hospitalisés par cette mission ?Le Royaume du Maroc et la Chine sont deux pays amis. Depuis l’arrivée de la première mission médicale chinoise au Maroc, le 10 septembre 1975 à l’Hôpital Hassan II de Settat pour accomplir leur devoir médical, la Chine a, en effet, offert au total 161 lots d’équipements médicaux, gratuitement fournis par la Chine, au bénéfice de la population marocaine. Il faut savoir que le Maroc fait partie des pays vers lesquels la Chine envoie le plus de médecins, qui, pendant fort longtemps, ont établi une bonne relation avec les habitants locaux qui les considèrent comme «étant les anges en blouse blanche». De plus, les médecins qui sont déjà rentrés en Chine, eux aussi, se souviennent toujours de leurs séjours au Maroc et beaucoup d’entre eux y sont de retour pour plusieurs fois.Bref, depuis le 18 mars 1975, date de la signature d'un premier protocole d'accord relatif à l'envoi au Maroc de la mission médicale chinoise, un total de 161 équipes chinoises exerce au Maroc comportant 1 572 médecins qui ont exercé dans le pays. Ainsi, le nombre de la consultation générale s’élève à 5 370 000, le nombre des personnes hospitalisées est de 620 000 personnes et 380 000 opérations ont été pratiquées par les médecins chinois.
Qu’en est-il de la situation actuelle de l’équipe médicale chinoise au Maroc ?Au Maroc, 79 médecins chinois venus de Shanghai de Chine dont leurs spécialités sont les suivants : gynécologie, traumatologie, brûlure, médecine interne, chirurgie, pédiatrie, ophtalmologie et médecine traditionnelle chinoise, ils travaillent actuellement dans huit hôpitaux répartis sur huit provinces marocaines : les provinces d’Agadir, de Benguérir, de Chefchaouen, d’Errachidia, de Meknès, de Mohammedia, de Settat et de Taza.
La population marocaine se félicite de la qualité des services et soins prodigués au niveau de certaines provinces. À Mohammedia, par exemple, l’unité médicale chinoise du centre d’acupuncture fait un travail très apprécié par les habitants de la ville et des environs. Quel est le secret du succès de la médecine traditionnelle chinoise ?La médecine traditionnelle chinoise est une technique médicale particulière de Chine. L’acupuncture et la manipulation sont une des plus populaires thérapies dans le monde entier en fonction de la vitesse du traitement et la particularité non toxique et non-effets secondaires. Fondée en 1986, la mission médicale chinoise à Mohammedia parvient à guérir environ 20 000 patients par an. Cette équipe est également connue sous le nom d’Unité d’acupuncture chinoise, installée dans une annexe du Centre hospitalier préfectoral Moulay Abdellah. L’acupuncture et la manipulation sont des traitements principaux dans le centre. Parmi les pathologies traitées au centre, il y a la spondylose cervicale, le vertige, la céphalée, l’insomnie, la périarthrite scapulo-humérale (PSH), la hernie discale, la sciatique, l’anxiété, l’arthralgie, l’entorse articulaire, l’obésité, le tabagisme, l’asthme, l’entérite, etc. Bref, l’acupuncture permet de traiter, souvent en complémentarité avec d’autres pratiques, une variété de «déséquilibres» liés, entre autres, aux systèmes musculo-squelettique (arthrite, tendinite, bursite), respiratoire (bronchite et asthme), gastro-intestinal (calculs, diarrhée), nerveux (dépression, stress), etc. Elle contribue aussi à soulager divers maux courants (mal de tête, rhume, nausées).
Quelles sont vos perspectives pour le renforcement de la coopération médicale et sanitaire entre nos deux pays ? Le Maroc souhaite bénéficier de l'appui de la Chine dans les domaines de la prise en charge des brûlés et de la chirurgie réparatrice, l'oncologie, la formation des médecins généralistes et urgentistes, la formation sur la gestion des urgences individuelles, collectives et des catastrophes et la formation en maintenance du matériel médical et biomédical mobile et des ambulances, ainsi que la coopération avec l'Institut de recherche sur le diabète et le département de Chirurgie orthopédique de Shanghai. La ville de Shanghai est une région la plus moderne de la Chine. En dépit de la longue distance qui nous sépare, les médecins chinois viennent quand même travailler au Maroc pour apporter leur aide en matière de la santé en faveur de la population marocaine. Avec le développement de l’amitié sino-marocaine, la mission médicale chinoise voudrait bien entretenir des discussions actives et exploratoires en la matière avec la partie marocaine et approfondir cette coopération dans une perspective de promouvoir cette bonne relation coopérative déjà établie au profit de la santé et de mieux servir le peuple marocain.