19 Septembre 2013 À 15:16
«Le bien-être des migrants et le développement» a été le thème choisi, cette année, par l’Organisation internationale des migrants (OIM) pour dresser son rapport sur l’état de la migration dans le monde 2013. C’est, en effet, la première fois que l’OIM parle, dans son rapport, des conditions dans lesquelles vivent réellement les migrants dans le monde d’aujourd’hui, qu’ils aient migré vers ou entre des pays riches du Nord, ou vers ou entre des pays plus pauvres du Sud. «Il est indispensable d’envisager la migration et le développement de manière plus globale», estime le directeur général de l’OIM, William Lacy Swing. «Contrairement à une opinion largement répandue, la migration n’est pas simplement un phénomène Sud-Nord.
De fait, moins de la moitié des migrants dans le monde quittent un pays en développement pour se rendre dans un pays développé». Le Rapport 2013 révèle que les adultes qui migrent du Sud vers le Nord ne représentent que 40% de l’ensemble des migrants dans le monde. Environ 33% des migrants se déplacent selon un axe Sud-Sud, et 22% selon un axe Nord-Nord, tandis que 5% vont du Nord vers le Sud. «Dans l’ensemble, la migration améliore le bien-être, surtout de ceux qui migrent dans un pays du Nord. Cependant, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce sont les migrants Nord-Nord (qui se rendent d’un pays à revenus élevés vers un autre pays à revenus élevés), et non pas les migrants Sud-Nord, qui font état des gains les plus importants. Hors du contexte Nord-Nord, les migrants ont moins de chance que la population née dans le pays d’être satisfaits de leur la vie», lit-on dans le rapport.
Et d’ajouter que : «L’expérience des migrants Nord-Sud est plus contrastée. Si le coût de vie plutôt bas leur permet généralement de profiter davantage de leur argent, ils ont néanmoins tendance à avoir une vie sociale plus réduite, et risquent davantage de n’avoir personne sur qui compter en cas de besoin». En ce qui concerne la migration Sud-Sud, entre pays à revenus faibles ou intermédiaires, celle-ci est essentiellement motivée par la survie et n’apporte guère d’améliorations, laissant souvent les migrants aux prises avec les mêmes difficultés que les personnes nées dans le pays. De fait, les conditions de vie des migrants au Sud sont souvent les mêmes, voire pires que celles qu’ils connaîtraient s’ils n’avaient pas migré. Beaucoup disent qu’ils vivent moins bien, ont du mal à se loger convenablement, et s’estiment en mauvaise santé. Une majorité d’entre eux a également tendance à envisager l’avenir avec pessimisme.