28 Septembre 2013 À 14:09
Dans «Persona», Mounat Charrat s’intéresse à ce que l’on est, à cette autre personne qui est en nous. Elle transperce l’enveloppe corporelle de l’Homme pour pénétrer au cœur de l’Être. Pour exprimer cet Être, l’artiste a choisi de le mouler dans la pierre, cette matière pure et robuste, symbole d’énergie. «Je tenais à ce que l’Homme s’efface derrière la pierre pour mettre en lumière l’essentiel de notre existence, ce qu’il y a l’intérieur de nous», confit Mounat Charrat.
«Persona» se situe quelque part entre le tragique et le comique, on y voit des têtes et non des visages soutenus ou cachés par des mains. Joueurs, pensifs, songeurs ou rêveurs, les Êtres imaginés par Mounat Charrat sont énigmatiques et en quête de spiritualité. Pas très adepte des couleurs vives, l’artiste a joué sur les nuances de gris comme pour accentuer la profondeur de son questionnement. Qui sommes-nous au-delà des apparences ? La plasticienne a voulu représenter l’être humain en pleine recherche sur lui-même. Sculpté dans la pierre et sans signe distinctif, le spectateur peut facilement se reconnaitre en lui et remettre en cause, sa propre existence. Sans yeux, sans bouche, sans expression, les personnages représentés s’expriment avec leurs mains. À elles seules, elles parviennent à transmettre toute la charge émotionnelle qu’ils ressentent.Sur certaines toiles, Mounat Charrat a dessiné l’Homme tout entier et en pleine réflexion. Un sentiment accentué par la présence, en arrière-plan, de cette tête pensive et mystérieuse. Quelques-uns des tableaux contiennent des mots, ou plutôt des lettres mises l’une à côté de l’autre comme pour essayer de formuler la pensée. Une tentative de discours pour exprimer ce que l’on est, ce qui s’avère aussi indéchiffrable que la réponse est introuvable.
Mounat Charrat aime travailler la matière. Dans «Persona», elle a choisi d’utiliser la pierre, le bois et la résine. Des supports résistants qui rappellent la force de la réflexion sur notre existence. Deux ans après sa dernière exposition individuelle «Matières grises», Mounat Charrat revient avec cette exposition à laquelle elle a consacré «un an de travail, jour pour jour, du lever au coucher du soleil», selon ses propres termes.