05 Septembre 2013 À 16:00
Àla veille de la rentrée des classes à Fès, c’est une ambiance spécifique qui règne dans la ville. Les librairies et les grandes surfaces sont prises d’assaut par les parents munis de longues listes de fournitures (manuels, cahiers, cartables, trousses, stylos, ardoises, etc.) et souvent accompagnés par leurs enfants qui n'hésitent pas à choisir ce qu'il y a de meilleur et de plus cher. «J’essaie au maximum de répondre aux envies de mes enfants, mais les prix ne cessent d’augmenter, ce qui m’oblige à prendre seulement le nécessaire», précise Saïda, mère de famille.
En effet, les frais de scolarités sont toujours aussi lourds pour les bourses des parents, que les enfants soient inscrits dans l'enseignement public ou privé. Ainsi, pour les enfants scolarisés dans le privé, il faudra débourser entre 3 500 et 4 000 DH par élève (frais de scolarité et fournitures), alors que pour l’enseignement public, il faut prévoir un budget entre 750 et 1 000 DH. Pour les familles dont les revenus ne permettent pas d'investir des sommes aussi élevées dans des fournitures scolaires, elles ont recours aux bouquinistes du quartier Lido à Fès, qui mettent à la disposition des acheteurs des livres d’occasion pour des prix très abordables.
Concernant la disponibilité des manuels, qui préoccupe chaque année les parents, Majid Seffar Andaloussi, représentant du service commercial d’une libraire à Fès, affirme que le marché est bien approvisionné et que les parents n'ont aujourd'hui que l'embarras du choix. Pour ce qui est des prix, M. Andaloussi précise que «contrairement aux produits locaux, dont les prix sont restés stables, les produits importés ont connu cette année une hausse des prix qui varie entre 5 et 10%, due essentiellement à la flambée des prix des matières premières».Il est à noter que la rentrée scolaire 2013-2014 dans la préfecture de Fès verra, selon les prévisions, quelque 238 067 élèves, dont 116 961 filles, rejoindre les bancs de l'école. Pour ce qui est des nouveaux élèves inscrits à la première année du cycle primaire, ils sont au nombre de 16 569. Concernant les infrastructures scolaires, la préfecture de Fès compte cette année 496 établissements scolaires et 300 unités d’enseignement préscolaire. Par ailleurs, 2 nouveaux lycées ont ouvert leurs portes cette année, alors que 4 autres établissements ont connu des travaux d’extension.
Cependant, les défis restent de taille, à Fès notamment, en ce qui concerne le surpeuplement des classes et le déficit en ressources humaines. En effet, le sureffectif demeure l’un des obstacles majeurs à la réforme du secteur de l’enseignement scolaire à Fès, avec des conséquences très négatives sur les conditions d’apprentissage, et par conséquent sur la qualité de l’enseignement.
Cette situation préoccupante est le résultat de plusieurs facteurs (développement urbain, croissance démographique, flux migratoire…). Les retards enregistrés dans les travaux d’extension, de construction et de réhabilitation des établissements scolaires dans la ville ne font qu’empirer la situation. Pour ce qui est du déficit en ressources humaines, l'absence d'enseignants en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves complique les conditions de travail pédagogique et affaiblit par conséquent le rendement scolaire.