31 Juillet 2013 À 18:03
Outre l'organisation du métier, le projet de loi vise également à pallier les insuffisances de la loi de 1976. Il s'agit notamment de revoir la représentativité des pharmaciens du public, les modalités électorales, sans oublier la nécessité de créer de nouveaux conseils régionaux de l’ordre. En tout cas, le ministre de la Santé s'engage à adopter une approche participative impliquant tous les acteurs du secteur afin de parvenir à un texte consensuel.
Le ministre de la Santé a affirmé récemment au Parlement que son département se penchait sur la préparation d'un projet de loi relatif à l’ordre des pharmaciens. Et ce en coordination avec l’ensemble des partenaires et des acteurs concernés par l’élaboration de ce texte. Suivant une démarche participative, le responsable gouvernemental compte lancer des consultations auprès de toutes les parties prenantes à ce dossier. L’idée est de parvenir à élaborer un texte consensuel, répondant aux besoins de l’ensemble des acteurs du secteur de la pharmacie.
Il faut dire qu’aujourd’hui les pharmaciens appellent de leurs vœux une nouvelle loi pour le secteur. Pour eux, la réforme est devenue un besoin urgent compte tenu du caractère désuet et archaïque de la réglementation en vigueur puisqu'elle remonte à 1976. Après plus de trois décennies, la loi instituant l’ordre des pharmaciens n'est visiblement plus adaptée à la réalité et ne répond guère aux besoins des pharmaciens. Laghdaf Al Ghaouti, ex-président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, estime en effet que la loi actuelle est obsolète et est en déphasage avec l’évolution qu’a connue le secteur pharmaceutique. Selon lui, la refonte de cette loi s’avère plus que jamais nécessaire afin d’accompagner l'augmentation du nombre des pharmaciens. Rappelons que le nombre des pharmaciens a passé de 300 en 1976 à près de 12 000 actuellement.
Le caractère urgent de la réforme s’explique aussi par la nécessité de rendre l’organisation du secteur harmonieuse avec la réglementation du métier. Laghdaf Al Ghaouti fait allusion à la loi portant code des médicaments et de la pharmacie, promulguée en 2007. Pour lui, cette loi s'est uniquement intéressée au volet juridique relatif à l’exercice du métier, mais a marginalisé son aspect organisationnel lié à l’ordre des pharmaciens. «À l'époque, la loi portant code des médicaments et de la pharmacie promulguée en 2007, nous avions attiré l’attention du gouvernement sur la nécessité de se pencher sur la réforme de l’organisation du métier, mais en vain», tient à préciser M. Al Ghaouti avant d’ajouter que la priorité devait être donnée à l’organisation du métier.
Mais outre l'organisation du métier, le projet de loi vise également à pallier les insuffisances de la loi de 1976. Dans ce sens, Laghdaf Al Ghaouti pointe du doigt la composition de l'ordre des pharmaciens. Il estime qu'il est nécessaire que les pharmaciens du secteur public y soient représentés. Les modalités électorales sont à revoir également, puisqu'il n'est plus question selon lui de maintenir le vote par correspondance. Il est temps d’instaurer le vote physique pour des considérations de transparence. Sans oublier la nécessité de créer des conseils régionaux de l’ordre. Il faut noter à cet égard que la loi instituant l’ordre des pharmaciens, actuellement en vigueur, prévoit seulement deux instances régionales pour les pharmaciens d’officine, en l’occurrence un conseil du Nord et un autre du Sud. Selon M. Laghdaf, cette architecture ne répond plus aux besoins et attentes croissants des professionnels et des citoyens.