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Les solanacées, ces plantes toxiques

Les faits : Connues depuis la nuit des temps pour leurs différentes utilisations, les solanacées peuvent être très toxiques si elles sont prises à fortes doses.

10 Septembre 2013 À 15:29

Le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) a reçu plusieurs cas d’intoxication par de nombreuses espèces de la famille des solanacées (Hyoscyamus muticus, Datura stramonium, Atropa beladonna, Mandragora autumnalis, Solanum nigrum, Nicotiana tabacum...). Les solanacées comprennent, en effet, entre 3 000 et 4 000 espèces, réparties en 90 genres aux morphologies variées : arbres, arbustes, lianes, herbes vivaces ou annuelles. Elles peuvent être annuelles, bisannuelles ou pérennes, d'un port érigé ou retombant. Elles peuvent être pourvues de tubercules souterrains. Elles ne présentent pas de canaux laticifères, ni de latex, ni de suc coloré. Elles peuvent présenter une rosette de feuilles basale ou terminale ou ni l'une ni l'autre. Les solanacées sont utilisées depuis des siècles à différentes fins : rituels religieux, usage médical ou utilisation criminelle. Au Maroc, elles sont servies depuis longtemps dans du café ou de la nourriture, ou mélangées à de l’arsenic. Actuellement, elles sont utilisées en toxicomanie pour leur effet hallucinogène.

Dangers toxiques

Dans les différentes parties des solanacées, on trouve des alcaloïdes principaux qui sont l’hyoscyamine, l’atropine et la scopolamine. Ces derniers sont des antagonistes des récepteurs muscariniques périphériques et centraux, à l’origine d’une action parasympatholytique ou anticholinergique. Rapidement absorbés par le tractus digestif, ces alcaloïdes sont métabolisés au niveau hépatique. Les premiers symptômes apparaissent rapidement après l’ingestion : 10 à 20 minutes dans le cas d’une infusion. Les doses toxiques sont voisines des doses thérapeutiques, ce qui rend l’intoxication très probable.

Symptômes d’alerte

En effet, plusieurs accidents de surdosage thérapeutique ou d’overdose chez les adolescents ont été observés. Les intoxications accidentelles se rencontrent surtout chez l’enfant. Les solanacées provoquent un syndrome anticholinergique ou atropinique qui se manifeste d’abord par des troubles périphériques (mydriase bilatérale, troubles de l’accommodation, tachycardie, vasodilatation…), puis centraux (agitation, confusion, hallucinations…). À doses très élevées, s’ajoutent polyurie, sueurs profuses, fièvre et parfois éruption cutanée avec urticaire. Des désordres nerveux importants apparaissent ensuite, avec convulsions et délire. Coma et mort s’en suivent dans les cas graves.

Recommandations

Le CAPM appelle les autorités à prendre les mesures préventives nécessaires : non-plantation des solanacées à visée ornementale dans les massifs publics, ni à proximité des écoles ou des crèches et arrachage de ces plantes toxiques des lieux publics. Les mass médias et le tissu associatif ont un rôle important dans la sensibilisation de tous les citoyens sur les risques liés à l’utilisation abusive de ces plantes. n

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