08 Octobre 2013 À 16:51
Le problème réside dans la disponibilité de ces greffons, qui ne peuvent provenir que d'un prélèvement sur un cadavre, généralement suite à un accident de la circulation. Hélas, aujourd'hui au Maroc, bien que le pays dispose d'ophtalmologues de haut niveau, malgré la disponibilité dans les CHU de banques de tissus, de laboratoire de virologie, dotés de tout l'arsenal technologique, pour prélever et conserver les cornées jusqu'au moment de la greffe, le programme de la greffe de la cornée piétine. Aujourd'hui, les quelques dizaines de greffes réalisées dans notre pays, sont tributaires du bon vouloir de banques des yeux américaines, qui vendent aux Marocains, pour quelques poignées de dollars, leur surplus en cornées. Alors que la demande en greffes de cornées est estimée en millier par an. L'actuelle équipe au ministère de la Santé a le devoir de booster le programme de prélèvement de cornées chez les personnes déclarées en état de mort cérébrale.
Aussi macabre que cela puisse paraitre, les accidents de la route font annuellement plus de 4 000 victimes par an, ce sont 8 000 cornées potentiellement valables pour redonner la vue à des milliers de jeunes Marocains. Tout en sachant qu'aujourd'hui le prélèvement ne concerne que la cornée, préservant tout le globe oculaire et de la sorte toute l'harmonie du visage et l'intégrité du corps du donneur décédé. Aujourd'hui, l'activation d'un Programme de lutte contre la cécité est une urgence.Il ne coûte pas très cher, mais nécessite, par contre, une véritable coordination entre plusieurs départements : Santé, Équipement, Justice, Gendarmerie et surtout le réseau des urgentistes au Maroc.
Le développement de la greffe de la cornée est une opportunité pour le ministère de tutelle et pour les ophtalmologues universitaires, qui peuvent piloter le projet tout en faisant appel à ceux du secteur libéral, afin de pouvoir répondre à toutes les demandes. Relever le défi de la greffe de la cornée pour notre pays pourrait être le démarrage d'un véritable programme national de la greffe d'organes et de tissus, qui piétine depuis plusieurs années, alors que beaucoup d'argent a été dépensé et plusieurs dizaines de professionnels de la santé ont bénéficié de stages de perfectionnement, sans aucun résultat patent jusqu'à ce jour. Le Maroc a été le premier pays arabe à réaliser des greffes, aujourd'hui, il est loin derrière des pays comme, la Tunisie, l'Algérie, la Jordanie, l'Arabie saoudite et bien d'autres.