05 Octobre 2013 À 14:27
L, américain Philip Morris se renforce au Maroc. Créée en juillet 2009 avec 5 employés, la filiale marocaine de la plus grande société de tabac au monde compte aujourd’hui une vingtaine de collaborateurs. Un renforcement d'effectifs pour accompagner sa croissance sur un marché en pleine transition et restructuration. La maison-mère y opère depuis 1981, lorsqu’elle avait ouvert un bureau de représentation pour soutenir sa marque phare Marlboro.
Sur ce marché qui compte 15 milliards de cigarettes vendues légalement chaque année, Philip Morris Maroc affirme en écouler environ 3 milliards d'unités, grâce essentiellement à sa marque Marlboro. «Une cigarette sur cinq vendues au Maroc, c’est un produit Philip Morris. Cela atteste la confiance des consommateurs marocains dans la qualité de nos marques», se félicite Harjeet Grewal, le directeur général de la société. Philip Morris commercialise au Maroc deux marques uniquement : Marlboro (98% du volume) et L&M. Marlboro est la deuxième marque la plus vendue localement, après Marquise (plus de 60% du marché) de la Société marocaine des tabacs (SMT), filiale d'Imperial Tobacco.
Malgré la libéralisation du marché, Philip Morris opère toujours au Maroc à travers SMT dans le cadre d’un contrat de longue durée signé en 2009 avec le groupe britannique Imperial Tobacco. «C’est un partenariat solide et profitable pour nous deux. Ce contrat court encore pour quelques années», indique au «Matin» Harjeet Grewal. En effet, grâce à ce partenariat, la SMT se charge de la fabrication, la distribution et la commercialisation des marques Philip Morris au Maroc. Une fois que le contrat arrivera à terme, l’entreprise aura le choix de renouveler son partenariat ou de faire cavalier seul à l’instar de Japan Tobacco Inc (JTI) et British American Tobacco (BAT) qui, depuis la libéralisation du marché, importent et commercialisent directement leurs produits.
Sur ce volet, Harjeet Grewal reste discret. «Tant que le contrat est toujours en vigueur, nous allons honorer nos engagements. Une fois qu'il expirera, on verra. Une chose est sûre, notre société optera pour la meilleure formule qui garantit à la fois notre croissance sur le marché et la meilleure satisfaction du client marocain», renchérit Grewal avec un sourire qui en dit vraisemblablement long. D’ici là, les produits Philip Morris restent fabriqués, distribués et commercialisés via la SMT. La marque Marlboro est manufacturée localement depuis la conclusion de cet accord. L&M, par contre, est importé de Suisse. «Nos marques produites localement répondent aux mêmes exigences du groupe partout au monde. Nous avons une équipe dédiée chargée de contrôler régulièrement la qualité. Notre but, c’est de rester la première référence en termes de qualité», souligne le DG. Ce dernier indique en outre que son équipe suit de plus près les besoins du marché et son évolution. De nouvelles marques pourront faire leur entrée sur le marché, une fois que l’opportunité s'en présentera. En effet, la Commission d’homologation du tabac, présidée par les Affaires générales, a déjà accordé il y a quelques mois le visa de commercialisation à de nouvelles marques de cigarettes, dont Basic, Next, Lark, Muratti et Bond Street.
Harjeet Grewal estime par ailleurs que le commerce illicite des cigarettes au Maroc nuit à la fois au secteur et aux consommateurs. Quelque 3 milliards de cigarettes de contrebande sont vendues annuellement, selon nos informations, pour un chiffre d’affaires avoisinant les 3 milliards de DH. «Le marché de la contrebande représente 17,5% du marché global marocain, selon la dernière étude de marché menée par notre société», soutient le patron de Philip Morris. Selon une source de SMT, la contrebande est animée surtout par des produits comme American Legend et Bridgeway en provenance de la Mauritanie ou de l’Algérie.Pour sa part, Harjeet Grewal met en avant le manque à gagner pour l’État en termes de recettes fiscales. «Sur nos ventes, l’État reçoit 2,7 milliards de DH annuellement, soit 250 millions d’euros. Cela représente 1 million d’euros chaque jour du lundi au vendredi». Le DG laisse entendre qu’une structure fiscale plus favorable est de nature à réduire le commerce illicite.
Par ailleurs, l’entreprise compte renforcer ses actions de responsabilité sociale (Charitable Contributions). Elle a déjà versé cette année 0,5 million de dollars pour un SOS village et les Startup Weekend, une manifestation soutenant l’entrepreneuriat. «D’autres projets sont dans le pipe, en processus de validation au siège», annonce enfin Abla Benslimane, directeur Corporate Affairs de Philip Morris Maroc.