23 Novembre 2013 À 16:05
Le renforcement de la lutte contre le faux monnayage porte ses fruits. En effet, le nombre des faux billets a encore baissé au cours de l’année dernière, d’après les derniers chiffres révélés par Bank Al-Maghrib (BAM). Ainsi, ce nombre est passé de 12 577 unités correspondant à une valeur de 1,6 million de DH en 2011 à 11 649 faux billets représentant 1,4 million de DH en 2012. Ce qui traduit un recul respectivement de 7,4% et 13,6% par rapport à 2011, d’après le rapport de la banque centrale sur les systèmes et les moyens de paiement et leur surveillance au titre de l’exercice 2012.Ce repli, attribué essentiellement à «la politique de recyclage mise en place par Bank Al-Maghrib et aux efforts des forces sécuritaires dans la répression du faux monnayage», a concerné principalement les coupures de 200 et 50 DH avec, respectivement, 19% et 11%, indique le rapport.Par coupure, la part des faux billets de 200 dirhams reste prépondérante avec environ 41% ; les autres parts s’établissant à 24%, 23% et 12% respectivement pour les 100, 50 et 20 DH.De ce fait, précise les auteurs de rapport, pour chaque million de coupures en circulation, la part des faux billets dans le volume des billets en circulation à fin 2012 s’inscrit en baisse, à 9,5 unités, contre 10 une année auparavant et 12 en 2010. «Ce rapport demeure assez faible, eu égard au nombre de billets en circulation, lequel a atteint 1,223 milliard en 2012», commentent-ils.Un autre indicateur fait ressortir cette tendance à la baisse du faux monnayage. La valeur moyenne de la contrefaçon s’est établie, pour l’année 2012, à 119 DH, alors qu’elle s’était maintenue autour de 128 DH entre 2009 et 2011, note le rapport.
La politique de la lutte contre la fraude se montre donc efficace. Celle-ci repose notamment sur le reporting. En effet, dans le cadre de sa stratégie de sécurisation des moyens de paiement et dans le but de consolider les actions entreprises dans le cadre de la prévention de la fraude sur ces moyens, Bank Al-Maghrib a mis en place un reporting. Celui-ci sert à recueillir auprès des établissements bancaires, les données relatives aux différents cas de fraude recensés sur les cartes bancaires et chèques en circulation. Cette action s’avérait essentielle, souligne BAM qui note que l’analyse des données disponibles relatives à la fraude sur les moyens de paiement scripturaux a fait ressortir plusieurs constats. Il s’agit, en premier lieu, indique la banque centrale dans son rapport, de l’absence de données statistiques consolidées et exhaustives sur le volume de la fraude générée par l’ensemble des moyens de paiement scripturaux en circulation. En effet, explique-t-il, les seules statistiques disponibles sont celles relatives à la monétique fournie par Visa et MasterCard et se rapportent seulement au recensement des cas de fraude sur les cartes internationales commise au Maroc au niveau des terminaux de paiement électroniques. Ce qui rend difficile le suivi des risques occasionnés par l’usage des cartes de paiement dans sa définition la plus large, conclut-elle.Le deuxième constat, ajoute le rapport, consiste en l’absence d’une méthode harmonisée de calcul des statistiques de la fraude. Ce qui s’explique par l’inexistence d’une typologie ou définition des différents cas de fraude et l’absence de toute concertation interbancaire pour des raisons liées essentiellement à la concurrence et à la sensibilité de ces informations.Ce reporting, explique BAM, repose sur la collecte d’un certain nombre de données relatives à chaque transaction frauduleuse détectée sur cartes ou chèques par les établissements bancaires en se basant sur un canevas harmonisé élaboré dans ce sens par les services de la Banque et fondé sur les critères de classification de la fraude utilisés par des organisations internationales.