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Quand le cinéma se fait militant

Les faits : La Commission régionale des droits de l’Homme de Rabat-Kénitra et le Cinéclub de Kénitra ont organisé du 12 au 16 novembre la deuxième Rencontre du cinéma consacrée aux droits de l'Homme. Les films choisis pour cette édition traitent de la thématique de la prison et de la détention.

«C’est eux les chiens» du réalisateur marocain Hicham Lasri, a été projeté en avant-première en clôture de cette rencontre.

16 Novembre 2013 À 16:35

Conscients de l’importance du cinéma dans l’ancrage et le rayonnement des valeurs des droits de l’Homme, les organisateurs de cette rencontre ont exprimé leur volonté d'en faire un véritable festival national. La deuxième Rencontre du cinéma et des droits de l’Homme de Kénitra s'est caractérisée cette année par son ouverture sur les expériences étrangères. Les organisateurs ont opté également cette année pour l'association des cinéphiles des autres villes de la région à cet événement cinématographique. Ainsi, le public cinéphile des villes de Sidi Kacem, Sidi Slimane, Mechrâa Belksiri et Souk El Arbaa était au rendez-vous avec la projection de fictions et de documentaires sur les droits de l’Homme.

Le programme initial de cette manifestation cinématographique comprenait en outre la projection du film «La route vers Kaboul» (112 min), du réalisateur marocain Brahim Chkiri, dans les prisons de Salé, Tiflet, Souk el Arbaâ et Kénitra en présence de certains acteurs du film. «Cette programmation a été annulée en raison du refus de la délégation générale de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion d’autoriser la projection de ce film dans les prisons», a annoncé avec regret Abdelkader Azrii, président de la Commission régionale des droits de l’Homme de Rabat-Kénitra.

Le même regret a été exprimé par Mokhtar Aït Omar, président du Cinéclub de Kénitra qui a expliqué que son association a élaboré, cette année, un programme qui ambitionne de faire entrer le cinéma dans d’autres espaces, notamment les prisons, pour faire connaître l’évolution qu’a connue le Maroc en matière de détention et de prison. Pour un pays qui a enregistré des avancées notables en matière des droits de l’Homme, les organisateurs de cette deuxième rencontre ont concocté un programme visant à enrichir le débat sur une thématique pleinement assumée par le Maroc. Le programme était composé de trois axes : le programme principal qui prévoyait la projection de cinq films à Kénitra, un colloque académique et une rencontre ouverte avec un ancien détenu politique. Ces projections ont été suivies de rencontres-débats en présence de certains réalisateurs des films programmés.

Dans le cadre des activités parallèles, les organisateurs ont programmé un colloque sur «la détention et la prison au cinéma» et une rencontre ouverte sur l’expérience de la détention politique avec l’un des plus anciens prisonniers politiques dans le monde arabe, le médecin et romancier égyptien Sherif Hatata, âgé de près de 90 ans. En outre, le documentaire «Libre dans la prison de Gaza» (25 min), et le film «1995» (26 min), de l’égyptien Khalid Youssef, devaient être projetés dans les villes de Sidi Kacem, Sidi Slimane et Mechrâa Belksiri avec la collaboration de cinéclubs locaux.Rappelons qu’en plus de la Rencontre sur le cinéma et les droits de l’Homme, le Cinéclub de Kénitra a organisé, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme, des journées sur le cinéma et la femme en plus de son événement phare, le Festival Sebou du court métrage. Toutes ces manifestations cinématographiques, qui drainent un public nombreux et amoureux du 7e art, se tiennent à la grande salle de l’Hôtel de Ville, en l’absence des salles de cinéma qui ont fermé leurs portes. Comme quoi la volonté des organisateurs n’a pas de limites. 

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