24 Octobre 2013 À 16:58
Huit mois se sont écoulés depuis le lancement de ce projet à Douar Lemkanssa. Un projet de coopérative destiné à la gent féminine en situation précaire, principalement des veuves et des femmes divorcées. Initié par l’Association nationale d’entraide sociale (ANES), le projet en soi est une unité artisanale de production de couscous traditionnel. Traduisez : fait main selon des procédés ancestraux.
Dans cette unité aménagée dans une maison, à Douar Tqalia plus précisément, séchoir ou autre machine industrielle n’ont pas droit de cité et tout se fait selon un savoir-faire transmis d’une génération à l’autre. Le projet, qui s’inscrit par ailleurs dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain, vient tout juste de bénéficier de la deuxième tranche de financement. Aujourd’hui, l’unité emploie 20 personnes (17 femmes et 3 hommes) à temps partiel, à raison de trois demi-journées par semaine. Celles-ci travaillent de manière quasi bénévole, vu qu’elles sont en train de mettre en place ce qui deviendra leur coopérative. À ce propos, cette unité artisanale n’a pas encore la capacité de changer de statut pour prétendre à celui de coopérative. La raison en est sa faible production et, par ricochet, le coût du produit qui ne peut s’aligner sur un produit d’origine industrielle, beaucoup moins cher en raison de la grande productivité.
En somme, le manque de moyens entrave le décollage de cette petite fabrique. Face à la réalité du marché, les initiateurs du projet ont trouvé la parade. «La coopérative a beaucoup de difficultés pour commercialiser efficacement son produit. Du coup, nous avons opté pour produire des variétés spéciales de couscous, afin de nous écarter du produit conventionnel et pourvoir ainsi répondre aux besoins spécifiques de personnes qui ont des soucis de santé, tels que le diabète, l'hypertension, les personnes soumises à des régimes spéciaux…», explique Majd Dine Berrami, président de l’ANES et initiateur du projet.
C’est ainsi que le produit de cette unité artisanale, labellisé «couscous solidaire Al Haddaouia », se décline en couscous à base d’avoine, de son, de millet, d’origan, de romarin, de thym, de sésame, etc. Maintenant que les produits sont démarqués déjà de ceux de la concurrence, le deuxième défi pour l’association est la commercialisation.
Auparavant, les produits étaient acheminés aux seules épiceries de quartier. Aujourd’hui, l’ANES multiplie les contacts afin de trouver une issue digne pour son produit. C’est ainsi qu’un partenariat est en phase d’être établi avec Maroc Taswiq, qui commercialisera les produits dans ses magasins solidaires au niveau des villes de Casablanca, Mohammedia, Fès et Chaouen.
Parallèlement, l’association a ciblé les différents orphelinats et les établissements de protection sociale, à l’image de Bayti ou L’Heure joyeuse. Ces établissements seraient intéressés par le produit, encore faut-il que l’ANES développe sa productivité afin de pouvoir répondre à leurs demandes volumineuses. L’ANES envisage également d’exploiter un triporteur acquis dans le cadre du projet, pour en faire un point de vente mobile.