07 Novembre 2013 À 17:34
De la naissance à l'adolescence, les enfants ont besoin de bien dormir. Le sommeil est un élément essentiel pour leur bon développement. En effet, la période du dodo est loin d’être une simple mise en veilleuse de notre activité mentale et physique. Cet intervalle est très important chez l’enfant. Pendant que son corps dort, tout continue à fonctionner sur le plan physiologique : la sécrétion de l’hormone de croissance, l’élimination des déchets, le renforcement de son ossature, la cicatrisation des plaies et surtout, la réponse de l’activation immunitaire (c’est-à-dire, lorsque son corps combat les virus). Sur le plan intellectuel agiront d'autres fonctions durant le sommeil paradoxal : le traitement de l’information et la mémorisation, la maturation du système nerveux central, l’apprentissage de nouvelles matières et l’adaptation émotionnelle. Des études ont révélé que les enfants âgés de 3 ans, habitués aux siestes, s’adaptent plus facilement aux nouvelles situations que les enfants n’en faisant pas. Par ailleurs, les besoins en sommeil de l'enfant évoluent rapidement en fonction de l'âge. Les parents doivent sans cesse s'adapter à ces changements de rythme.
Un nouveau-né a besoin de dormir beaucoup, entre 14 heures à 20 heures par jour ! Durant ses phases d'éveil, le bébé est confronté à un monde entièrement nouveau : sensations, couleurs, bruits... Il a tout à découvrir, et cela demande beaucoup d'énergie ! Le plus souvent, c'est la faim qui réveille le bébé. Son organisme n'est pas encore capable de stocker suffisamment de réserves pour tenir toute la nuit ! C'est donc lui qui détermine le rythme des tétées ou des biberons. Ce n’est qu’à l’âge de trois mois que le bébé commence à acquérir les caractéristiques d'un sommeil d'adulte. Il commence à distinguer le jour de la nuit. Ses temps de sommeil nocturne s'allongent. C’est à ce moment que les parents peuvent mettre en place un emploi du temps régulier, incluant des rituels du coucher. Ces habitudes donneront au bébé les repères nécessaires pour faire de bonnes nuits.
L'enfant de 6 mois a 4 ans va réduire progressivement son temps de sommeil diurne, passant de trois à quatre siestes journalières vers 6 mois, à deux vers 12 mois, puis à une seule vers 18 mois. À 6 mois, l'enfant dort en moyenne 15 heures ; il ne diminuera cette quantité globale de sommeil que lentement, puisque son temps de sommeil sera encore fréquemment de 13-14 heures vers 2 ans, de 12 heures entre 3 et 5 ans. La structure du sommeil se rapproche beaucoup de celle de l'adulte. Les endormissements à partir d'un an se font toujours en sommeil lent. Les cycles de sommeil au cours de cette période s'allongent progressivement pour atteindre la durée de celui de l'adulte entre 2 et 4 ans.
L'enfant de 4 à 12 ans est habituellement très vigilant dans la journée et s'endort très vite le soir, dans un sommeil très profond. Le temps de sommeil total au cours de cette période se réduit. La durée totale de sommeil par 24 heures devient inférieure à 12 heures. Cette réduction est presque entièrement liée à la disparition de la sieste. Elle est davantage liée à un retard progressif de l'heure du coucher, le lever pour des impératifs scolaires restant fixes.
Les rythmes veille/sommeil de l'adolescent sont soumis à de nombreuses contraintes sociales et scolaires. L'adolescent aime se coucher tard. Mais cette tendance est aussi biologique, liée probablement aux transformations hormonales de la puberté. Au cours de cette période, le sommeil lent profond devient moins abondant, le sommeil plus léger en début de nuit et les endormissements plus difficiles. Il s'ensuit souvent en période scolaire une réduction importante du sommeil nocturne, réduction qui atteint presque 2 heures entre 12 et 18 ans ; alors que les besoins physiologiques réels de sommeil non seulement ne diminuent pas, mais sont probablement plus importants au cours de cette période. Il existe très souvent chez l'adolescent un déficit chronique en sommeil. Pour rattraper ce retard, il allonge ses matinées de sommeil au cours des week-ends et des vacances. Les horaires de sommeil deviennent irréguliers.
«Mon fils est un couche-tard»
«Mon fils est un couche-tard. Il peut lui arriver de rester éveillé jusqu’à une heure ou même deux heures du matin. Chaque soir, c’est le même scénario qui se répète : encore un bisou, encore une histoire, un autre dessin animé, envie de faire pipi… Il se relève pour un oui ou pour un non. C’est vraiment usant. Je n’en peux plus. Entre fermeté et tolérance, je ne sais plus quoi faire. Je finis toujours par me fâcher et lui, il finit par s'endormir très tard… Hormis le fait que cela soit fatigant, je sais que des troubles de sommeil chez l’enfant ou un sommeil insuffisant peuvent être graves pour sa santé. Si seulement je pouvais trouver une solution efficace pour l’aider à dormir normalement».
«Les troubles du sommeil peuvent apparaître dès la petite enfance»
Que risque un enfant qui manque de sommeil ?Un manque de sommeil chez l'enfant peut être source de trouble de l'humeur, de concentration, de fatigue au cours de la journée, parfois allant jusqu'au trouble de la croissance. Tout cela conduit à des troubles relationnels avec son entourage ainsi que des échecs scolaires.Quelle est l'importance de la régularité des heures de sommeil ?Chaque enfant a des besoins spécifiques de sommeil qui varient en fonction de l'âge et de la personnalité propre de l'enfant, ainsi que des habitudes de son environnement social. La durée du temps de sommeil n'est pas le seul élément déterminant des bénéfices du sommeil, la régularité de l'heure du couchage, du cérémonial de l'endormissement influencent énormément la qualité du sommeil de l’enfant.Pour cela il ne faut pas s'acharner à respecter un quota d'heure de sommeil, mais aussi sa régularité tout en tenant compte des besoins spécifiques de l'enfant ainsi que son propre rythme ; «son propre rythme» ne veut pas dire ses exigences de veiller quand la famille veille, mais les signes indiquant que l'enfant présente des signes de besoin d'endormissement à savoir une certaine irritabilité, des pleurs inexpliqués... Pour cela, respecter certaines règles. Mise au lit à heure fixe, cérémonial d'endormissement : temps de contact privilégié avec les parents et d'échange affectif ainsi que d'assurance vis-à-vis d'une certaine appréhension du noir et des terreurs nocturnes. Un rythme régulier chez l'enfant doit être instauré très tôt vers l'âge de 6 mois pour certains à partir de 3 mois.Y a-t-il des heures plus réparatrices que d'autres ?Le cycle de sommeil respectant le cycle jour et nuit est le rythme le plus réparateur du sommeil, les siestes ne sont pas indispensables surtout à partir de 3 à 5 ans, ces siestes sont privilégiées chez les tout petits surtout en début d'après-midi sans qu'elles soient trop longues afin de ne pas perturber le cycle du sommeil nocturne.Quels sont les troubles du sommeil chez l'enfant ? Et comment les éviter ? Les troubles du sommeil peuvent apparaître dès la petite enfance. Chez le très jeune enfant, on observera surtout des troubles mineurs ou transitoires, mais parfois de réelles insomnies : d'origine organique, le reflux, allergie aux protéines de lait, les affections ORL et parfois d'origine psychologique comme les facteurs psycho-affectifs, concernant notamment la relation mère-enfant ou l'anxiété au coucher, car c'est le moment de la séparation, qui peut s'accompagner de la peur de l'abandon, la peur du noir… parfois c'est des troubles à type de parasomnies telles que les terreurs nocturnes, les cauchemars, le somnambulisme…La prise en charge de ses troubles en général passe par une bonne hygiène de sommeil, c’est à dire dormir suffisamment, à la même heure, éviter les conduites et les rituels inadéquats : dormir dans les bras de sa maman, dormir avec un biberon, téter ou manger et boire au milieu de la nuit.
D’autres troubles s'améliorent avec un traitement médical adéquat (traitement anti-reflux et ceci après un diagnostic précis). Certains troubles demandent une prise en charge plus spécialisée : pédopsychiatrie, surtout chez l'adolescent dont les troubles peuvent masquer un problème plus grave, notamment la dépression.