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«La BP a distribué 700.000 nouvelles cartes en 2013»

Avec 3,3 millions de cartes, le Groupe Banque Populaire revendique aujourd’hui une part de marché de 34%. Tous ses clients porteurs de cartes de paiement disposent actuellement de leur Secure Code statique. La banque au cheval s’apprête à passer au Secure Code dynamique.

Abdelmoumen Najoua.

05 Février 2014 À 11:38

Le Matin Eco : Comment a évolué en 2013 l’équipement de la clientèle de la Banque Populaire en cartes bancaires ? Abdelmoumen Najoua : Il convient tout d’abord de rappeler que le Groupe Banque Populaire est le premier émetteur de cartes bancaires à l’échelle nationale, avec un portefeuille qui dépasse les 3,3 millions de cartes et une part de marché qui avoisine les 34%. Durant l’année 2013, les Banques Populaires ont soutenu leur effort d’émission et d’équipement de leur clientèle par la distribution de plus de 700.000 nouvelles cartes bancaires. Eu égard à la diversité de son portefeuille clients, le Groupe Banque Populaire dispose aujourd’hui d’une gamme de cartes bancaires diversifiée, répondant à l’ensemble des besoins et exigences de sa clientèle. Elle se compose classiquement de quatre catégories de cartes bancaires qui couvrent les besoins aussi bien des particuliers que ceux des entreprises et professionnels. On y trouve ainsi des cartes de crédit, des cartes de paiement à débit immédiat ou à débit différé, des cartes de retrait d’espèces auprès des automates bancaires et des cartes prépayées. Certaines cartes bancaires de la gamme sont spécifiquement destinées à un segment particulier, elles sont donc enrichies de services spécifiques ou sont adossées à des programmes de fidélité. Il s’agit, notamment, des cartes Business, de la carte Ailes qui cible les femmes, de la carte 1825 destinée aux jeunes, etc.

Comment évolue la demande pour les cartes prépayées destinées aux achats sur les sites étrangers, dont la dotation est fixée par BAM à 10.000 DH ?Pour permettre à nos clients de bénéficier des assouplissements introduits dans la réglementation de change, que ce soit en matière de gestion de leurs dotations touristiques ou de la dotation des 10.000 DH pour l’achat en ligne sur des sites étrangers, nous avons procédé à des ajustements de notre gamme de cartes bancaires. Nous avons, d’une part, lancé deux nouvelles cartes, la carte Asfar pour la dotation touristique et la carte I-C@rd pour les achats en ligne sur des sites étrangers ; d’autre part, nous avons enrichi la carte Titanium d’un nouveau service de gestion de la dotation touristique. La I-C@rd a connu un franc succès, comme en attestent l’évolution des demandes concernant ce produit et son niveau d’utilisation. Je pense que ce succès est imputable d’abord à son originalité. Il ne s’agit pas d’une carte prépayée, mais d’une carte virtuelle adossée au compte chèques du client, qu’on utilise au besoin sans bloquer au préalable le montant de la dotation. Elle offre de plus un dispositif de sécurité original et spécifique basé sur un mécanisme d’activation/désactivation accessible à partir de notre site transactionnel Chaabi Net. Ainsi, la carte ne peut être utilisée sur un site marchand que si elle est activée par son porteur. Etant adossée au compte chèques du client, elle permet également de faire des achats sur les sites marchands nationaux.

En principe, depuis le 31 décembre 2013, toutes les banques de la place devaient fournir à leurs clients un code pour leurs transactions en ligne. Est-ce que ce délai a été respecté par la BCP ? Le Groupe Banque Populaire a été le premier émetteur de cartes bancaires de la place à mettre en place l’authentification forte par le biais du Secure Code statique, et ce, depuis juin 2012. Tous nos clients porteurs de cartes de paiement disposent actuellement de leur Secure Code statique associé à leur carte. La mise en œuvre d’un tel dispositif de sécurité a nécessité une forte mobilisation autant des équipes techniques que des équipes commerciales du Groupe, et a été réalisée dans un délai record. Il est important de noter que la conduite de ce changement majeur et coûteux, qui concerne aussi bien le comportement des clients que des systèmes de paiement, n’a pas eu d’impacts significatifs sur la qualité de nos prestations. Présentement, nous nous apprêtons à amorcer une nouvelle avancée dans la sécurisation de nos moyens de paiement monétiques, en passant au Secure Code dynamique.

En terme de tarification, quelle différence entre un code statique et un code dynamique ?Il est évident que le dispositif de sécurisation par un code dynamique est plus coûteux que le mécanisme de sécurisation par un code statique, le premier nécessitant la génération d’un nouveau code à chaque transaction. L’impact sur les systèmes de paiement est plus important, notamment en termes d’étendue. Lors de la mise en œuvre du code statique, les Banques Populaires ont pris à leur charge la totalité des coûts additionnels générés par la maintenance des systèmes de paiement, l’envoi des codes aux clients et le déploiement du dispositif d’accompagnement du changement. Notre souci principal est d’offrir à nos clients un niveau élevé de sécurité pour protéger leurs transactions sur Internet et favoriser ainsi le développement du e-commerce.

Quelles sont, à votre sens, les perspectives du marché de la monétique et celui de l’e-commerce ?Les principaux indicateurs de l’activité monétique nationale montrent clairement la dynamique dans laquelle s’est inscrit ce secteur depuis quelques années. Le recours aux automates bancaires pour les opérations de retrait d’espèces, de paiement de factures et de recharge de téléphones mobiles, est devenu courant aujourd’hui chez l’ensemble des porteurs marocains. L’usage de la carte bancaire pour le paiement des achats tant auprès des commerçants que sur les sites Internet marchands demeure certes en deçà des ambitions des banques, mais progresse de manière soutenue d’année en année. C’est ainsi que le nombre de transactions de paiement auprès des commerçants a progressé de plus de 20% en 2013 par rapport à son niveau de 2012. Sur la même période, les transactions de e-commerce ont évolué de plus de 42%, et la barre du milliard de dirhams de chiffre d’affaires a été franchie. Cette dynamique est appelée à se confirmer dans les prochaines années. Le niveau d’équipement actuel des commerçants en terminaux de paiement électroniques, l’offre nationale en termes de sites marchands, ainsi que l’accès à Internet sont les principaux freins au développement du paiement par carte bancaire. L’extension du réseau de commerçants acceptant les programmes d’éducation entrepris par les banques et le CMI et le développement de nouveaux services sur les cartes bancaires sont autant d’actions qui vont contribuer dans le futur à l’essor de la monétique au Maroc.

Comment est orientée votre stratégie pour l’e-paiement ?Nous considérons que le e-commerce constitue une opportunité pour l’ensemble des intervenants pour rehausser le niveau de qualité et de commodité des prestations proposées à la communauté des porteurs de cartes bancaires. C’est ainsi que nous déployons, depuis quelques années déjà, un ensemble de programmes visant à assurer un développement pérenne de cette activité et ce, en agissant sur quatre leviers majeurs. D’abord, l’équipement de la clientèle en produits monétiques adaptés. Ensuite, l’encouragement de la clientèle à l’utilisation des moyens de paiement en ligne. Nous avons aussi travaillé sur la sécurisation des moyens de paiement monétiques. Enfin, le développement de partenariats durables avec l’ensemble des acteurs (CMI, sites marchands, facturiers…) est aussi un axe sur lequel nous avons travaillé.

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