04 Novembre 2014 À 18:25
Le psoriasis se définit par un renouvellement trop rapide de la peau. Les aspects de cette maladie de peau sont très divers. Le psoriasis vulgaire est la forme la plus fréquente donnant des plaques rouges et squameuses de taille très variable. Lorsque les plaques sont de quelques millimètres, mais très nombreuses, on parle alors de psoriasis en gouttes, qui est l’apanage surtout de l’enfant et succède souvent à une infection générale. Parfois, le psoriasis est pustuleux, l’inflammation provoque un afflux de globules blancs sans aucune infection et conduit à la formation de pustules, visibles sous forme de points jaunes essentiellement au niveau des paumes des mains et des plantes des pieds.
Toutes les régions du corps, même les muqueuses, peuvent être atteintes au cours de la maladie. Mais, les lésions prédominent sur les zones de frottement vestimentaire : coudes, genoux, jambes, bas du dos. Elles atteignent aussi le cuir chevelu, les conduits auditifs et même le nombril. Des dépressions en dé à coudre peuvent être notées aux ongles, ou encore des modifications de couleur, des décollements ou un épaississement. Il existe une forme particulière qui atteint les plis de la peau. L’étendue des plaques varie considérablement d’une personne à l’autre : faibles et localisées chez les uns, très étendues chez d’autres. Elles provoquent deux fois sur trois des démangeaisons et parfois des douleurs. Chez le nourrisson, la forme la plus fréquente est le psoriasis des langes. Il apparaît en moyenne à partir de l’âge de 3 mois et se présente sous forme d’une nappe en culotte avec une importante rougeur et des discrètes squames.Le psoriasis évolue par des poussées assez imprévisibles, de 3 à 4 mois généralement et qui disparaissent pendant plusieurs mois ou années pour ensuite revenir. Des rémissions se produisent assez habituellement en été sous l'effet bénéfique des rayons ultraviolets.
Le psoriasis peut aussi être influencé par des facteurs liés à l’environnement qui peuvent le déclencher ou l’aggraver. C’est le cas du stress, de l’obésité, de la consommation excessive de tabac ou d’alcool ou encore d’infections comme la grippe ou l’angine. «Les traumatismes comme les démangeaisons, les blessures et les coups répétés de la vie de tous les jours, les frottements (gant de crin au hammam par exemple) peuvent déclencher une poussée de psoriasis à l’endroit même de ce traumatisme», indique le docteur Khadija Moussayer, spécialiste en médecine interne et en gériatrie et présidente de l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS).
La maladie s’associe dans moins de 10% des cas à des atteintes articulaires (rhumatisme psoriasique ou polyarthrite) et se complique parfois d’autres maladies auto-immunes (maladie cœliaque, maladie de Crohn…). Plus qu'une simple maladie non contagieuse de la peau, le psoriasis a également des répercussions importantes sur la vie sociale des patients qui, affectés par leur apparence, souffrent de stress, de perte d’estime de soi et même de dépression. «La gestion du regard des autres est aussi souvent très difficile. D’où l’importance pour les professionnels de la santé de bien prendre en charge ce mal-être, de montrer que des solutions existent pour en réduire les conséquences inesthétiques», conclut finalement notre spécialiste.
Qu'est-ce que le psoriasis ?Le psoriasis figure parmi les maladies cutanées les plus communes, il affecte environ 3% de la population mondiale. C’est une tendance de la peau à se renouveler mal et trop rapidement, les cellules cutanées se renouvellent en trois ou quatre jours au lieu de trois semaines normalement. N’ayant pas le temps de s’éliminer, les squames s’accumulent et la peau s’épaissit.
Qu'est-ce qui cause la maladie ?Le psoriasis est une maladie inflammatoire liée à une prédisposition génétique et révélée par des facteurs environnementaux divers : traumatisme physique ou psychique, infection, plus rarement prise de certains médicaments tels que le lithium, les bêtabloquants ou l’interféron. Des antécédents familiaux sont retrouvés dans 1/3 des cas. Le processus est initié par une réaction immunitaire inflammatoire contre les composants normaux de la peau et principalement sa couche la plus superficielle : l’épiderme. Le psoriasis peut donc être considéré comme une maladie auto-immune par rupture de tolérance immunitaire vis-à-vis de nos propres constituants.
Existe-t-il des complications ?La peau n’est pas le seul organe concerné par la maladie. Parfois, les ongles sont souvent les seuls affectés. Les muqueuses peuvent l’être aussi. Il existe cependant un nombre restreint de patients chez qui la dermatose comporte un risque sérieux surtout dans le cas de la forme érythrodermique (atteinte de tout le corps, frissons, fièvre), ou de psoriasis pustuleux généralisé qui expose à une inflammation du foie (hépatite). Dans 5 à 20% des cas, la maladie se complique d’un rhumatisme inflammatoire en général à l’âge adulte d’un psoriasis étendu, avec atteinte des ongles.
Qui sont les personnes à risque ?Les personnes qui ont des antécédents familiaux de psoriasis sont à risque de développer un psoriasis. Près de 40% des malades ont un ou plusieurs membres de leur famille également atteints. L’obésité est associée à un risque accru de psoriasis, tout comme le diabète de type 2 et le syndrome métabolique. Les personnes infectées par le virus du sida, les exposition intempestive au soleil ou aux climats froids et secs, la consommation d'alcool ou le tabagisme aggravent les symptômes et seraient un facteur de risque de cette maladie.
Des traitements existent-ils aujourd'hui ? Peut-on espérer une guérison de cette maladie ?Le psoriasis est une maladie chronique dont l’évolution ne peut être prévisible ni la guérison sûre. On ne peut parler que d’une rémission. Il est possible de soulager les symptômes efficacement à l’aide de l’application de crèmes et d’onguents sur les plaques. De nouvelles biothérapies et thérapeutiques issues du vivant sont apparues ces dernières années. Elles sont prescrites après échec ou intolérance des traitements classiques en raison de leur coût élevé et de quelques incertitudes sur leur tolérance à long terme. Le soleil améliore la plupart des cas grâce aux vertus anti-inflammatoires des ultraviolets et l’eau de mer a aussi souvent un effet bénéfique.