16 Février 2014 À 16:00
«La journée du 10 juin 1988 restera une date marquante dans l’histoire du Maghreb arabe. La rencontre, pour la première fois des dirigeants des cinq pays du Maghreb, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie et le Maroc, constitue le début d’un nouveau processus dans la voie de la concrétisation d’un Maghreb complémentaire et uni», C’était ce qu’on avait lu, le 10 juin 1988, sur les colonnes du journal algérien Ach-Chaâb. C’était, il y a 25 ans. Un quart de siècle plus tard, le même journal ajoutait : «les pays du Maghreb se doivent, aujourd’hui, de se joindre à cette nouvelle dynamique complémentaire unitaire, afin de faire face à une situation internationale marquée par l’émergence d’ensembles, desquels de nouvelles données pourraient résulter.» C’était suite au sommet de Zeralda, à une quarantaine de kilomètres de la capitale algérienne, en présence du Roi d’Arabie saoudite, S.M. Fahd, un des artisans du rapprochement entre Rabat et Alger. Les photos de famille de l’occasion ont fait date. Les larges sourires étaient au rendez-vous. Et on se tenait la main en levant les bras. La même image, ou presque, reviendra plus tard. Mais, cette fois, c’était à Marrakech.
Le jeudi 16 février 1989, «Le Matin du Sahara» titrait : «Marrakech, capitale d’Al Mouahidine (les unificateurs) abrite le Sommet du Maghreb arabe uni». Et le 18 février, il y avait la signature du Traité de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Les peuples de la région, qui aspiraient et qui aspirent encore, à l’unité ont cru voir se réaliser un rêve qui remontait à avant les indépendances des cinq pays. On y a tellement cru qu’on s’était dit qu’une nouvelle ère de prospérité partagée avait fini, contre vents et marées, par voir le jour. C’était, en fait, l'aboutissement d’un long parcours historique marqué par les zones de turbulences et les incertitudes. C’était, aussi, un point qu’on voulait d’inflexion pour cesser de se regarder en chiens de faïence, mais de regarder, ensemble, vers un avenir meilleur à bâtir en commun.
ependant, les vicissitudes de l’histoire en ont voulu autrement. Mais pas uniquement de l’Histoire, puisque celle-ci est l’œuvre des humains. Et il se trouve que du côté d’Alger, la volonté manquait, manque toujours, de voir les choses autrement. Le régime algérien a, en fait, tout simplement torpillé un processus qui était pourtant prometteur pour la région et au-delà. Il adopte toujours une position anachronique vis-à-vis de l’intégrité territoriale du Royaume, et ce contrairement à l’esprit et à la lettre du Traité de l’UMA. On peut lire notamment dans celui-ci que les cinq États membres de l’entité maghrébine s’engagent (…) à ne permettre, sur leurs territoires, aucune activité portant atteinte à la sécurité, à l’intégrité territoriale et au système politique d’un État membre.» Nonobstant le fait que c’était là l’un des principes fondateurs de cette Union, les pratiques algériennes et son entêtement à porter atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume vont à l’encontre de tous ses engagements. L'art de «marionnettiste» dont le voisin de l’Est fait preuve à Tindouf, sur le sol algérien, ce soutien diplomatique permanent aux thèses des «polisariens» et cette agressivité sans raison ni logique contre les intérêts du Royaume ne s’expliqueraient que par une vision anachronique, si on peut la qualifier ainsi, qui va à l’encontre de la dynamique de l’Histoire et des intérêts des peuples de la région.