11 Juin 2014 À 17:17
Des centaines d’insurgés se sont emparés coup sur coup de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, de sa province, et de parties de deux autres provinces proches, une progression fulgurante devant laquelle les autorités semblent impuissantes. Face à cette avancée des rebelles sunnites, dont ceux de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki a décidé d'armer les citoyens prêts à combattre les insurgés. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit «très inquiet» de la «détérioration» de la situation, tandis que Washington qualifiait l'EIIL de «menace pour la stabilité (...) de toute la région». Après que les insurgés eurent annoncé «via des haut-parleurs être venus libérer» la ville et qu'ils combattraient «seulement ceux qui les attaqueront», «des membres de l'armée et de la police ont ôté leurs uniformes», a indiqué à l’AFP un responsable qui a requis l'anonymat. Il a ajouté que «les postes de l'armée et de la police étaient désormais vides» et que les hommes armés avaient «libéré les détenus». «Toutes les unités militaires ont quitté Mossoul et les habitants ont commencé à fuir» par milliers vers la région autonome du Kurdistan, a confirmé un officier de haut rang.
Les violences de ces derniers jours ont entraîné «le déplacement de plus de 500.000 personnes à l'intérieur et autour de la ville», qui compte habituellement deux millions d'habitants, a indiqué mercredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué relayé par l’AFP. L'OIM a fait état d'«un nombre important de victimes parmi les civils», soulignant que le centre de soins principal de la ville constitué de quatre hôpitaux avait été «inaccessible car situé dans la zone des combats». L'usage des voitures est interdit dans la ville et les habitants fuient à pied, l'eau potable manque aux alentours de Mossoul et les réserves de vivres sont maigres, précise l'organisation citée par l’AFP.