19 Mars 2014 À 12:57
Le scandale sur la manipulation du taux interbancaire, Libor, refait surface avec l’annonce récente de poursuites judiciaires aux Etats-Unis à l’encontre de plusieurs grandes banques internationales dont la Société Générale. Selon l’AFP, au nom de 38 banques américaines de petite et moyenne tailles, l’agence de garantie des dépôts bancaires (FDIC) a porté plainte devant un tribunal de New York contre une douzaine de banques accusées d’entente «illicite». L’accusation : entre août 2007 et au moins mi-2011, elles auraient manipulé à leur avantage le Libor (London Interbank Offered Rate), un taux crucial dans la finance internationale, au détriment de petits établissements financiers américains, selon la plainte». Ces malversations auraient causé «d’importantes pertes» à ces petites banques, poussant certaines d’entre elles à la faillite, affirme la FDIC, qui est également chargée de contrôler et réglementer plus de 5.000 établissements financiers.
Toujours selon l’agence de presse tricolore, la totalité des banques chargées de calculer le taux au sein d’un panel sont visées dans la plainte. De grands noms de Wall Street du calibre de JPMorgan Chase, Citigroup et Bank of America sont mis en cause. Il s’agit aussi des banques suisses UBS et Credit Suisse, des britanniques HSBC, Royal Bank of Scotland, Lloyds et Barclays. La plainte concerne également la française Société Générale, l’allemande Deutsche Bank, la canadienne Royal Bank of Canada ou encore la japonaise Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ, WestLB et Norinchukin Bank. Selon l’AFP, déjà ternie par la crise des «subprimes», l’image des banques avait pris un nouveau coup de canif en juin 2012, avec l’éclatement sur la place publique du scandale du Libor. Notons que le Libor fixé à Londres sert de référence pour quelque 360.000 milliards de dollars de contrats à travers le monde. Il a une incidence sur une masse de produits financiers, dont certains prêts aux ménages et aux entreprises. Le taux est privilégié par les banques anglo-saxonnes, même s’il est décliné pour plusieurs grandes devises, comme le dollar, l’euro, le yen ou la livre sterling.
A chaque fois, les taux sont calculés à partir d’un panel de 6 à 18 banques. L’AFP indique qu’afin d’en restaurer la crédibilité, les autorités britanniques ont fait passer le taux sous la responsabilité de l’opérateur boursier NYSE Euronext. De Londres à Singapour en passant par Bruxelles, Genève et Hong Kong, des enquêtes menées par les autorités sont en cours, certaines s’étant déjà soldées par de lourdes amendes. Pour rappel, la Commission européenne a par exemple infligé en décembre dernier une amende de 1,7 milliard d’euros à huit banques. Parmi elles, Deutsche Bank condamnée à s’acquitter de 725 millions d’euros et Société Générale (446 millions d’euros) qui a fait appel. UBS s’est pour sa part vu infliger en décembre 2012 une amende combinée de 1,4 milliard de francs suisses par les autorités américaine, suisse et britannique.