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Sortie timide de la récession

Le Brésil est sorti timidement de la récession au troisième trimestre avec une hausse de 0,1% de son PIB par rapport au trimestre précédent, au lendemain de la nomination d'une nouvelle équipe économique gouvernementale qui s'est engagée à relancer la croissance et à juguler l'inflation.

Malgré un rythme inférieur au souhaitable du PIB brésilien, il est nécessaire de souligner que le pays a enregistré en octobre le plus faible taux de chômage historique à 4,7%. bPh. DR

29 Novembre 2014 À 15:58

Selon les chiffres publiés vendredi dernier par l'Institut brésilien de géographie et statistiques (IBGE, public), l'industrie (+1,7%) et le secteur des services ont entamé une relance par rapport au deuxième trimestre. Après deux trimestres consécutifs de ralentissement, la septième économie de la planète était entrée en récession technique à la fin du premier semestre. Le géant sud-américain traverse sa quatrième année consécutive de croissance modérée. Après un boom de 7,5% en 2010, son économie n'a progressé que de 2,7% en 2011, 1% en 2012 et 2,5% en 2013.

Fin septembre, la Banque centrale du pays avait revu à la baisse à 0,7% sa prévision de croissance pour cette année, contre 1,6% il y a trois mois, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) table désormais sur 0,3% seulement, un chiffre qui semble coïncider avec les attentes du marché. De plus, l'inflation est sortie des clous et les finances publiques se dégradent, faisant peser la menace sérieuse d'une dégradation de la note souveraine du Brésil en 2015 par les agences de notations internationales.

Rythme «inférieur au souhaitable»

«Malgré un rythme encore inférieur au souhaitable du PIB brésilien, il est nécessaire de souligner que le pays a enregistré en octobre le plus faible taux de chômage historique, 4,7%, et continue d'augmenter le revenu des travailleurs», a indiqué vendredi le ministère de l'Économie dans un communiqué relayée par l’AFP. «L'économie brésilienne a des fondements solides et réunit toutes les conditions pour présenter une croissance plus intense au quatrième trimestre et en 2015», a-t-il souligné. Mais pour les économistes, ce résultat est faible et ne montre pas une trajectoire claire de reprise.

«Ce chiffre est pratiquement stable. On ne peut pas dire qu'il y a une reprise, ni qu'il n’y en a pas. Nous devons attendre de voir ce que fera la nouvelle équipe économique», a déclaré à l’AFP Leandro Martins, consultant chez Walpires Corretora à Sao Paulo. «La conjoncture est encore à la fragilité. On est sorti de la récession technique, mais ce 0,1% est encore faible et c'est pire lorsqu'on voit qu'il y a eu un recul de 0,2% par rapport au troisième trimestre 2013. Cela reflète une politique budgétaire irresponsable», a estimé, quant à lui, Alex Agostini, économiste-chef d'Austin Rating.

Retrouver la confiance

Réélue fin octobre, la Présidente brésilienne Dilma Rousseff a nommé jeudi dernier son nouveau ministre de l'Économie, Joaquim Levy, un économiste orthodoxe de 53 ans apprécié des marchés, qui s'est engagé à relancer une économie en panne et regagner la confiance des investisseurs. Elle a nommé au ministère de la Planification Nelson Barbosa, 45 ans, et reconduit dans ses fonctions le président de la Banque centrale, Alexandre Tombini, 50 ans, en poste depuis 2011, avec l'objectif de rabaisser l'inflation à 4,5% ces prochaines années, dans le milieu de la fourchette officielle. Tous trois ont promis lors d'une conférence de presse jeudi de rééquilibrer les finances publiques en taillant dans les dépenses et de lutter activement contre l'inflation.M. Levy a notamment fixé un objectif d'excédent budgétaire primaire (économies pour le paiement des intérêts de la dette publique) de 1,2% du PIB pour 2015 et à «pas moins de 2%» pour 2016-2017. «Cet objectif est fondamental» pour relancer la croissance, a-t-il souligné. «Ils ouvrent une perspective positive», laissant espérer «qu'ils vont mettre de l'ordre dans la maison, en matière budgétaire. Reste à savoir si le gouvernement les laissera autonomes», a conclu l'économiste Agostini. 

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