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Le lieutenant-colonel Isaac Zida nommé Premier ministre

Le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui avait pris le pouvoir dès la chute du Président Blaise Compaoré, a été nommé, hier mercredi, Premier ministre du Burkina Faso par le Président intérimaire Michel Kafando.

Durant la période de transition, le numéro deux de la garde présidentielle, Isaac Zida, a su se rendre incontournable. Ph. AFP

19 Novembre 2014 À 18:27

«Le Président de la transition décide que (...) Yacouba Isaac Zida est nommé Premier ministre», selon les termes du décret lu mercredi par Alain Thierry Ouattara, le secrétaire général adjoint du gouvernement. Les deux hommes s'entretiennent actuellement au palais présidentiel, a constaté l'AFP. À peine a-t-il cédé le pouvoir au Président intérimaire qu'il revient aux commandes comme Premier ministre : trois semaines après la chute de Blaise Compaoré, et malgré le début de la transition civile, le lieutenant-colonel Zida reste l'homme fort du Burkina Faso. «Nous ne sommes pas là pour usurper (...) le pouvoir», déclarait-il début novembre, promettant de rendre «très vite» le pouvoir aux civils. Cet officier protestant de 49 ans était inconnu des Burkinabés avant la crise qui a emporté le Président Compaoré le 31 octobre. Depuis lors, le numéro deux de la garde présidentielle a su se rendre incontournable. Suspension des conseils municipaux et régionaux, limogeage de deux responsables d'entreprises publiques pour «sabotage» : le lieutenant-colonel a montré ces dernières heures qu'il entendait continuer de tenir les rênes.

Présidentielle en 2015

Durant près de trois semaines, ce natif de Yako (centre) formé au Centre d'entraînement commando de Pô (sud), un lieu stratégique du pouvoir, a exercé les fonctions de Chef de l'État et donné le rythme de la transition. C'est aussi lui qui reçoit les nombreux acteurs de la scène burkinabée, pilotant les tractations sur la transition et négociant chèrement la place des militaires dans la future architecture institutionnelle.

Titulaire d'un master en management international de l'Université Jean Moulin de Lyon (France), il a exercé entre 2008 et 2009 comme Casque bleu au sein de la Mission onusienne en République démocratique du Congo, avant de suivre en 2012 une formation antiterroriste en Floride (États-Unis). Mais s'il donne rapidement des gages de bonne volonté quant à un passage de flambeau aux civils, il se pose aussi en défenseur de la souveraineté nationale.

Le délai de deux semaines fixé par l'UA pour un retour à un pouvoir civil, «ce n'est pas véritablement une préoccupation pour nous», lance-t-il. «L'UA peut dire dans trois jours, ça n'engage que l'Union africaine», rapporte l'AFP.

Dans les heures qui avaient suivi la chute de Compaoré, les hauts gradés de l'armée avaient préféré Zida au chef d'état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré, qui s'était déclaré, mais que beaucoup le considéraient comme trop proche de l'ancien Président. Ce n'est qu'au terme du processus de transition, qui doit se conclure par des élections d'ici novembre 2015, qu'Isaac Zida a dit vouloir retourner dans sa caserne.

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