15 Janvier 2014 À 15:37
Sur près de 50 ha, l’ancienne médina, entourée de remparts, en partie disparus, comptait, en 1900, 20 000 habitants. Depuis sa renaissance, à la fin du XVIIIe siècle, sous le règne du sultan Mohammed Ben Abdallah, sa population ne cesse de croître au rythme des diverses immigrations : ruraux de l’intérieur, commerçants de Fès, Rabat, Meknès ou Essaouira, Européens de toutes conditions, attirés par le développement du port devenu le plus important du Maroc. La ville, dont la surface construite, au début du siècle, ne représentait que la moitié du territoire intra-muros, est divisée en trois quartiers. D’abord le Tnaker, qui était largement occupé et de manière non permanente par des ruraux vivant dans des «noualas» (huttes de roseaux). Le Mellah, qui était réservé à la population juive, dans le périmètre défini par le sultan Moulay Slimane au début du XIXe siècle, aux constructions modestes. Et enfin la médina, située le long du port et sur la rive sud-est de la muraille, où s’ouvre la porte Bab Souk vers l’intérieur du pays Dans le cadre du projet de réhabilitation de la médina, trois programmes ont été élaborés, dont le classement de l’ancienne médina de Casablanca en tant que patrimoine.
Sur ce registre, un appel à manifestation d’intérêt avait été lancé pour la réalisation d’un plan de sauvegarde de la médina visant la mise en place des règles et des prescriptions spécifiques à respecter pour toute intervention. La décision est enfin prise, l’ancienne médina est désormais inscrite au patrimoine de la ville. Elle ne peut plus faire l’objet de démolition. L’inscription a été publiée dans le bulletin officiel du 9 décembre dernier. Elle concerne la totalité de l’ancienne médina intra-muros. Une victoire pour les militants en faveur de la sauvegarde du patrimoine architectural et culturel, dont l’association Casamémoire, qui n’a cessé de dénoncer les nombreuses démolitions qui ont touché la ville. En 2011, Casamémoire avait présenté un dossier de demande de classement de l’ancienne médina de Casablanca au titre du patrimoine national, pour le Comité de pilotage du projet de réhabilitation de l’ancienne médina.
Casamémoire propose comme argument que l’obtention du classement permettra de donner un cadre juridique à la protection du patrimoine, mais surtout de garantir sa préservation pour les générations futures.«Le classement de l’ancienne médina de Casablanca est également pensé comme une première étape d’un processus, dont la phase suivante est le classement de la zone du centre-ville pour aboutir enfin au classement de l’ensemble du tissu historique de Casablanca au titre du patrimoine mondial», peut-on lire dans le dossier élaboré par l’association.
L’association a atteint son objectif, et ce n’est qu’une première étape, puisqu’il faut faire en sorte que l’ancienne médina soit classée au patrimoine universel, afin de pouvoir bénéficier des subventions internationales.