07 Mai 2014 À 15:08
Pour son premier coup d’essai dans la réalisation d’un long-métrage, Sanaa Akroud a choisi de rendre hommage à la richesse de l’authenticité du patrimoine marocain dans tous ses aspects : vestimentaire, architectural, culturel et linguistique, entre autres.
Il s’agit de «Khnifisit R’mad», un long-métrage, écrit et réalisé par Sanaa Akroud et produit par Atlantide Ciné, actuellement en tournage dans les villes de Salé et Rabat. Deux villes que l’actrice, scénariste et réalisatrice a choisies pour rendre hommage à leur architecture : remparts majestueux, monuments historiques, riads, anciennes demeures, sans oublier l’artisanat des deux villes. Et par la même, Sanaa Akroud rend hommage à l’architecture marocaine en général. Le film rend aussi hommage à la fécondité de la Darija et sa poéticité. Pour cela, Sanaa a concocté des dialogues trempés d’une véritable force dramatique où la darija prend la forme d’une succession de belles images poétiques. «J’ai pensé à faire un film qui revalorise notre langue, la darija, en y ajoutant beaucoup de poésie», explique Sanaa Akroud.
Le film tend non seulement à rendre hommage au patrimoine marocain dans son ensemble, mais aussi et surtout réconcilier le public marocain avec son cinéma. Loin de ces films sans consistance, sans saveur, Sanaa Akroud souhaiterait à travers «Khnifisst R’mad» donner un produit qui respecte l’intelligence du public marocain, lui donne un divertissement, mais le pousse aussi à réfléchir. Même ancré dans la culture populaire traditionnelle, ce film est à la fois profond et touchant. En un mot : comme on aimerait en avoir plus. Sa réalisatrice, elle, ne se perd pas dans des considérations inutiles, mais va droit au but. «Je puise largement mon inspiration dans la culture populaire, notamment dans sa dimension traditionnelle, voire ancestrale. Mon but est de pouvoir faire un film qui mettra en lumière la richesse de cet héritage dans toutes ses formes», ajoute-t-elle.
Pas d’effets spéciaux, ni de rebondissement spectaculaire, mais des dialogues vrais, touchants, qui font toute la force de ce nouvel opus en salles actuellement. Filmé crûment, sans effets, mais avec une patte particulière côté esthétique, cet opus se démarque grâce justement à sa simplicité impressionnante. Il n’y a que des mouvements fluides qui conduisent les acteurs au point de départ, les esquissent, les contournent sur «le bord de l’eau». Tout cela avec comme dominante : l’humour et la fantaisie. Le film raconte une histoire d’amour d'une fille du peuple, d’une famille très modeste.
Les baffes ne tardent pas à partir dans tous les sens. Et c’est là où le film s’ouvre sur une bonne série d’aventures empreintes de gags qui nous font passer du rire aux larmes et vice-versa. Dans ce premier coup d’essai dans le long-métrage, Sanaa Akroud s’appuie sur son expérience assez riche dans ce genre de films. Elle a choisi de s’allier tout de même à une équipe d’acteurs en bonne entente et qui desservent à merveille son dessein. Il s’agit de Amine Ennaji, Said Ait Baja, Youssef Ouzelal, Mustapha Khalili, Hasna Tamtaoui, Safia Ziani, Abdelilah Chegra, entre autres. Avec cette comédie, Sanaa Akroud reste fidèle à son credo : le divertissement populaire. Un divertissement qui puise dans le patrimoine et dans les traditions marocaines. Résultat : une comédie féérique que le public marocain pourra découvrir à partir de novembre prochain.