Spécial Marche verte

Les médecins marocains se penchent sur l'hypnose

L'hypnose médicale est devenue une pratique mondiale reconnue. Une équipe de médecins marocains, représentant l’Association marocaine d'hypnose clinique (AMHYC), sera présente pour la première fois au vingtième Congrès mondial d'hypnose médicale qui se tiendra à Paris l’année prochaine.

Une séance d'hypnose ericksonienne.

17 Septembre 2014 À 13:19

Organisé autour du thème «Hypnose, racines et futur de la conscience», le vingtième Congrès mondial d'hypnose, qui aura lieu à Paris du 26 au 29 août 2015, verra la participation de l’Association marocaine d'hypnose clinique (AMHYC). Cette association a été créée en septembre 2010 avec comme objectif de promouvoir la pratique de l’hypnose médicale au Maroc dans l’intérêt et le bien-être des patients. «L’AMHYC a pour but la promotion de l'hypnose clinique, le développement de la formation et de la connaissance de ses membres et le partage de ressources matérielles et intellectuelles. Notre association a pour mission de proposer une approche nouvelle de la prise en charge du patient et de la relation entre le médecin et le patient. Nous œuvrons pour faire connaître l’hypnose auprès des soignants et de permettre aux médecins hypno-praticiens de se perfectionner par des formations continues. Nous militons également pour que l'hypnose soit enseignée à l'université», indique Myriam Nciri, médecin généraliste, coach professionnelle, hypno-praticienne et présidente de l’AMHYC. «Nous avons organisé, en avril 2012 une conférence sur le thème : “Quelle place pour l'hypnose médicale au Maroc ?” Cette conférence, la première du genre au Maroc, a permis aux professionnels de la santé ainsi qu’au grand public de découvrir l'intérêt et la place de l'hypnose dans la médecine occidentale. Elle a sensibilisé les médecins à une approche thérapeutique différente des patients… Et maintenant, c’est la première fois qu’une équipe de médecins marocains qui représente l’AMHYC va participer à cet événement international», poursuit Nciri.

Le Congrès mondial d'hypnose médicale sera articulé autour de huit principaux thèmes, à savoir «l’hypnose en tant que pratique mondiale», «l’hypnose comme un outil central pour la nouvelle médecine fonctionnelle», «la richesse des conceptions actuelles sur la conscience», «la place de l’hypnose dans l’organisation des soins et de la société», «l’hypnothérapie et écologie, les interactions patient-thérapeute», la formation et le passage de l’hypnose historique à l’hypnose ericksonienne actuelle».Rappelons que l’hypnose médicale est utilisée pour traiter les douleurs, la dépression, le stress, l’anxiété, les addictions comme le tabagisme, les phobies… Dans ce sens, elle s’associe à la médecine «classique», pour soulager le patient qui souhaite se soumettre à l’expérience. L’hypnose est également utilisée en anesthésie, l’hypno-sédation. C’est une technique qui consiste à placer le patient d’une opération chirurgicale dans un état de transe hypnotique plutôt que de lui faire subir une anesthésie générale afin d’éviter les complications et inconvénients liés à ce genre de pratique. Cette méthode anesthésique est reconnue dans le monde, et a été introduite depuis 1992, d’abord en chirurgie plastique, puis dans les autres secteurs chirurgicaux.

L’efficacité de l’hypnose n’est plus à prouver. De nombreuses études ont montré qu’une suggestion hypnotique entraîne des modifications de l’activité cérébrale. Toutefois, elle ne peut être pratiquée que par des professionnels, des hypno-praticiens. L’AMHYC attire souvent l’attention du corps médical et du grand public qu’en raison des dangers d’un mauvais usage de l’hypnose clinique, sa pratique ne doit être effectuée que par des professionnels de la santé ayant les diplômes requis leur permettant d’exercer dans le champ où s’exerce leur activité hypnotique. 

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