28 Mai 2014 À 12:42
Performance mitigée pour l’économie nationale cette année. Selon le Centre marocain de conjoncture (CMC), même si la demande étrangère adressée au Maroc devait progresser, le déficit commercial poursuivrait son aggravation. De même, au moment où le secteur immobilier reprendrait des couleurs, les activités agricoles et industrielles se tasseraient.
Ce qui se répercuterait globalement sur la croissance économique qui ralentirait.Ainsi, dans sa dernière lettre mensuelle de conjoncture, le CMC table sur une progression de 3,4% en 2014 de la demande étrangère adressée au Maroc. Pour cette prévision, le Centre s’appuie sur l’amélioration de la conjoncture économique mondiale, essentiellement en Europe. En effet, rappelle-t-il, selon l’OMC, les flux commerciaux pourraient croître de 4,7% en 2014 à la faveur de la reprise de la croissance dans les pays avancés, y compris chez les partenaires du Maroc.
Toutefois, il est fort à craindre, nuancent les conjoncturistes du CMC, que cette embellie «ne constitue une impulsion suffisante pour espérer un retournement de tendance au niveau de nos échanges extérieurs». Surtout avec la persistance de dépendance à l’Europe, note le Centre. Les données couvrant les quatre premiers mois de l’année en cours semblent confirmer cette tendance à l’aggravation du déficit commercial, font remarquer les experts du CMC, présidé par le professeur Habib El Malki.
S’agissant des secteurs productifs, le CMC croit apercevoir des frémissements dans le secteur immobilier. Il estime que le schéma espagnol n’est pas reproductible au Maroc et que le marché de l’immobilier continue d’être dynamique, mais pas aux mêmes rythmes constatés avant 2008. En témoigne la poursuite de la tendance à la hausse des prix, des ventes et des crédits à l’immobilier destinés aux achats des biens immobiliers. «L’ensemble de ces éléments montre que ce secteur, qui passe par un cycle baissier, va reprendre sa vitesse de croisière d’ici un à deux ans», estime le Centre.
Par contre, la production agricole et les activités industrielles, commerciales et de services ralentiraient cette année, ce qui «pèsera lourdement sur les performances économiques globales». Dans ce contexte, le CMC prévoit que le taux de croissance projeté à la fin de l’exercice ne dépasserait guère 2,6%, comme annoncé dans sa dernière note sur la croissance du pays pour 2014 (Cf.www.lematin.ma)Ce ralentissement attendu impactera la demande intérieure, les revenus et les niveaux de vie, souligne le Centre, qui prévoit également «une sensible détérioration de la situation de l’emploi avec une hausse prévisible du taux de chômage de plus d’un point et demi par rapport à l’exercice précédent».