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Banques : un secteur oligopolistique ouvert à la concurrence

L’analyse concurrentielle du secteur bancaire marocain révèle un marché oligopolistique avec une frange compétitive. C’est ce que rappelle le Conseil de la concurrence dans son dernier rapport 2013. Attijariwafa bank et la Banque populaire du Maroc sont incontestablement les leaders du marché.

12 Août 2014 À 15:37

Le secteur bancaire marocain correspond à un oligopole avec frange compétitive, selon un rapport du Conseil de la concurrence. Attijariwafa bank (AWB) et la Banque populaire (BP) du Maroc se relaient la place de leader. La Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE) et dans une moindre mesure la Société Générale marocaine des banques (SGMA) représentent les principaux challengers, alors que les autres banques représentent moins de 30% des parts de marché, explique le Conseil dans son dernier rapport annuel pour 2013. Ces quatre banques couvrent ainsi 74% des dépôts, 72% du total bilan, 72% des crédits et 70% du Produit national brut (PNB).

«L'analyse des parts de marché selon le PNB montre qu'AWB et la BP détiennent respectivement 25% et 24,2% de parts de marché du secteur en 2011», souligne le rapport notant que le niveau de concentration du secteur bancaire calculé à partir du PNB est ainsi resté stable durant les 6 dernières années. Les indices mettent également en évidence un marché concentré puisque 2 opérateurs (AWB et BP) qui totalisent près de 50% du PNB sectoriel, et 4 opérateurs (avec la BMCE et la Société Générale) en accaparent 70%. Par ailleurs, le total bilan du secteur a connu une progression de 13% en moyenne sur la période 2005-2011, passant de 461 milliards de dirhams en 2005 à 971 milliards en 2011. L'analyse des niveaux de concentration à partir du Total bilan montre la forte position des 2 banques leaders en 2011. Pour ce qui est des tarifs exercés par les banques analysées par le Conseil, ils sont cohérents avec leur positionnement. Ainsi, les banques mettant en avant la qualité de leurs prestations (BMCE, BMCI, Crédit du Maroc et Société Générale) sont 10 à 30% plus chères que celles visant des catégories de populations à revenus moins élevés, telles que la Banque populaire et Attijariwafa bank. De même, les écarts entre les acteurs des différents groupes montrent l'absence d'ententes et de convergences sur les tarifs, a estimé le rapport, relevant l'existence d'une place pour la concurrence en matière de tarifs. Ainsi, plus globalement, le poids des commissions dans le PNB des banques marocaines se situe dans une fourchette comprise entre 10% et 15% à fin 2011, et reste largement inférieur à celui constaté par exemple en France (entre 19% et 34%) ou dans d’autres pays occidentaux (entre 19% et 60%). En définitive, bien que des améliorations en matière de concurrentiabilité du secteur bancaire puissent encore être réalisées, il existe une véritable compétition entre les opérateurs, encouragée par l’intervention régulière de Bank Al-Maghrib pour fournir de la liquidité, ainsi que par le potentiel de bancarisation additionnelle, l’amélioration de la transparence en matière d’informations, la forte capacité d’innovation des banques et la politique ambitieuse d’inclusion financière engagée, relève le Conseil de la concurrence. Ceci étant, la décision de plusieurs groupes bancaires de se développer en Afrique, à la recherche de nouveaux relais de croissance, renseigne également sur le niveau de concurrence sur le marché marocain. 

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