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Le CESE et le Comité économique et social européen veulent accompagner le partenariat Maroc-UE

Le président du Conseil économique, social et environnemental, Nizar Baraka, et le président du Comité économique et social européen, Henri Malousse, ont convenu de donner une nouvelle impulsion aux relations qui lient leurs deux institutions et porter la coopération bilatérale à un niveau supérieur à travers la mise en place d’un comité de suivi mixte.

Nizar Baraka saluant Henri Malousse, président du Comité économique et social européen.

25 Juillet 2014 À 03:02

Les relations entre le Maroc et l’Union européenne ne cessent de se raffermir et voici qu’une nouvelle étape a été franchie dans le renforcement de ces liens. En effet, le président du Conseil économique, social et environnemental, Nizar Baraka, ainsi que son homologue le président du Comité économique et social européen, Henri Malousse, ont convenu de donner une nouvelle impulsion aux relations qui lient leurs deux institutions et porter la coopération bilatérale à un niveau supérieur à travers la mise en place d’un comité de suivi mixte permanent chargé de l’accompagnement des nouvelles phases de partenariat entre le Maroc et l’Union européenne sur les plans économique, social et environnemental. Ledit comité, dont les membres n’ont pas encore été désignés, sera chargé de l’examen des questions d’intérêt commun, notamment les dossiers de l’immigration, les jeunes, la mobilité, la coopération en matière de régionalisation ainsi que les sujets ayant trait à la protection de l’environnement et au respect de l’approche genre. L’annonce de la création de cet organe a été faite lors de la réunion de l’assemblée générale du CESE tenue jeudi dernier à Rabat en présence du président du Conseil, Nizar Baraka.Avec la création de ce nouveau comité de collaboration, le Maroc franchit une nouvelle étape dans la dynamisation des relations avec l’UE, caractérisée par la mise en œuvre de projets de codéveloppement partagés. Selon Henri Malousse, le président du Comité économique et social européen, il s’agira d’une nouvelle forme de «coopération structurée» visant à garantir un suivi plus pertinent de l’ALECA (Accord de libre-échange complet et approfondi entre le Maroc et l’Union européenne), dont les négociations reprendront en septembre prochain. En effet, l’échange dans le cadre de ce comité contribuera à aider les deux parties à mesurer l’impact de la ratification de cet accord sur le secteur privé relevant aussi bien du Maroc que de l’Union européenne. Cette structure représentera également un «espace privilégié» pour élargir et approfondir la réflexion autour de la coopération entre le Maroc et l’Union européenne dans les différents domaines d’intérêt commun. «L’Union européenne s’est beaucoup rapprochée de l’Est au détriment de la Méditerranée. Mais cette situation est appelée à changer au cours des prochaines années, car l’Union européenne prévoit de lancer bientôt une nouvelle politique basée sur le rééquilibre des priorités», a souligné le haut responsable.D’après M. Malousse, l’Union européenne prévoit de renforcer davantage ses relations avec le continent africain et particulièrement avec le Maroc, pays avec lequel le voisin européen entretient des relations privilégiées, dans de nombreux domaines, notamment la défense, la justice et la sécurité, «qu’aucun pays n’en bénéficie dans le pourtour méditerranéen». «Le Maroc a fait preuve d’une stabilité politique et d’une évolution exemplaire qui lui ont valu le soutien de l’Union européenne. Toutes ces avancées ont été couronnées d’ailleurs par l’adoption d’une nouvelle Constitution et un mode démocratique participatif pour la gouvernance de la société à l’image du choix retenu par l’Union européenne à travers le processus de Barcelone», ajoute le même responsable.D’après M. Malousse, l’Union européenne aspire à développer davantage les politiques liées au renforcement de l’investissement, la création d’entreprise et «l’industrialisation croisée» qui repose sur l’implication d’autres pays dans le cadre de l’échange des avantages et la complémentarité entre économies et compte dans ce sens sur l’adhésion du Maroc.M. Pedro Naro, président du Comité de suivi Euro-Méditerannée, a souligné, pour sa part, la nécessité pour l’Union européenne et le Maroc d’œuvrer ensemble afin d’améliorer le climat des affaires à travers la mise en œuvre d’une nouvelle forme de collaboration entre les entreprises européennes et marocaines. Le même responsable s’est félicité à cette occasion de la mise en place du comité de suivi. Lequel comité permettra, selon lui, d’examiner les craintes affichées de part et d'autre quant à la signature du futur accord de libre-échange. «Des craintes sont affichées du côté européen quant à la protection juridique et la protection des investissements, et du côté marocain on craint que la libéralisation commerciale contribue à dégrader davantage la balance commerciale du Royaume avec l’Union européenne. Comme vous le savez, le Maroc a enregistré un déficit commercial de 18 milliards d’euros. Ce montant requiert de nous que l’on s’interroge sur la valeur ajoutée d’une telle libéralisation pour les deux parties», conclut M. Narou.Rappelons que la création de ce nouveau comité s’inscrit dans le cadre de l’accord de coopération conclu entre les deux Conseils en juillet 2012. Lequel accord prévoit de coproduire des avis sur des thématiques d’intérêt commun ainsi que de promouvoir la participation de la société civile en tant qu’axe important de la coopération Maroc-UE dans le sens d’un développement partagé.

 

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