19 Juin 2014 À 16:39
Toutes les belles choses ont une fin. L’Espagne, reine du football mondial, a cédé son sceptre, au terme d’une prestation transparente mercredi soir, au Maracanã. La «Roja» européenne n’a pas tenu face à celle sud-américaine et quitte la Coupe du monde, par la petite porte. Serait-ce la malédiction des champions, comme l’Italie (1950 et 2010), la France (2002) ou encore le Brésil (1966) ? Ou des joueurs carbonisés physiquement, après une saison très longue ? Certains diront que c’est le manque de hargne, de soif de vaincre.
Les raisons peuvent être nombreuses, mais la sentence est bien là. L’Espagne n’a duré qu’une mi-temps (44 minutes précisément). Soit le temps qu’il a fallu à Van Persie pour égaliser dans le premier match de ce groupe B. Cependant, face au Chili, pas un aperçu n’a été donné, d’une équipe qui a régné sans partage, pendant près de six ans (hormis en Coupe des confédérations).
Si le Maracanã avait été silencieux, on aurait entendu le tic-tac (ou plutôt tiki-taka), de l’horloge qui décomptait le temps, avant l’implosion de tout un groupe. Un compte à rebours enclenché par le but d’Eduardo Vargas à la 19e minute. Soixante-dix minutes d’une mort lente et douloureuse. «Ils ont abdiqué» (Mundo Deportivo), «The End» (Marca) ou encore «C’était beau, le temps que cela a duré» (AS). Les Unes des grands quotidiens sportifs espagnols étaient mitigées au lendemain de la débâcle. Entre consternation et nostalgie, les éditoriaux ont tenté d’altérer l’état de choc.
D’autres ont remercié les joueurs pour une époque formidable. Mais le plus pessimiste des Ibères ne présageait pas une telle fin. Sur les 23 joueurs qui avaient atteint le firmament, il y a quatre ans en Afrique, 16 ont sombré au Maracanã. Il serait cependant prématuré d’annoncer la fin d’un cycle. Le legs footballistique de la Roja est constitué de nombreuses leçons de football, qu’il serait judicieux d’enseigner aux jeunes pousses. En Espagne, cette préparation de la relève a déjà commencé et lors des prochaines échéances, elle sera bien là. Mais pour les vétérans, elle laisse un goût amer. Adios !