Spécial Marche verte

Un acteur associatif et un sportif hors pair

L’ancien président de la Fédération royale marocaine de tennis et acteur associatif et sportif Mohamed Mjid a été décoré par S.M. le Roi Mohammed VI, en février 2009, du Grand Cordon du Ouissam Al Arch.

Acteur associatif très dynamique depuis son jeune âge, le défunt est le fondateur de la Fondation marocaine pour la jeunesse, l'initiative et le développement (Fondation M.J.I.D).

20 Mars 2014 À 16:38

Père de l'action militante et associative, Mohamed Mjid s'est éteint, jeudi matin dans un hôpital à Rabat, à l'âge de 97 ans. Né à Safi, le défunt a eu un parcours exemplaire, exceptionnel et remarquable, aussi bien par sa longévité que par sa richesse, à travers l'action politique militante contre le colonialisme, et plus tard, par son œuvre inlassable au service du sport et de l'action sociale. Le défunt a vécu sa jeunesse à Marrakech avant d'intégrer le lycée Hassan II de Safi.

Pour l’ancienne génération, il est surtout connu pour avoir fait partie des nationalistes marocains qui ont marqué l’Histoire du Maroc. Au lycée, il a partagé la même table avec Mehdi Ben Barka. Mohamed Benjelloun Touimi lui a acheté sa première raquette à l'époque. Il faisait partie des personnes qui ont manifesté contre le Dahir berbère. Ce qui lui a valu d’avoir affaire avec la justice coloniale puisqu’il a été emprisonné à l’âge de quatorze ans. C'est grâce à la sympathie du directeur de la Division de l'éducation nationale qui l'a défendu qu'il a pu continuer ses études au lycée. Plus tard, dans les années soixante-dix, il devient député-représentant de Safi, sa ville natale, au Parlement. Au fait, il entama sa carrière politique au parti de l’Istiqlal, avant de réapparaître sous les couleurs du Rassemblement national des indépendants (RNI). Il était également représentant du Haut commissariat aux réfugiés au Maroc, fonction qu'il continue d'exercer et qui lui a valu un Certificat Nobel de la Paix. Toute sa vie, il n’a jamais cessé de dénoncer l’injustice, l’exclusion sociale et la précarité et de critiquer les politiciens. Acteur associatif très dynamique depuis son jeune âge, le défunt est le créateur de la Fondation marocaine pour la jeunesse, l'initiative et le développement (Fondation M.J.I.D), à laquelle ont adhéré plusieurs membres de la société civile, des enseignants et des professions libérales. Dans ce cadre, M. Mjid a toujours relevé que le travail de la Fondation tentait de «réduire les itinéraires pour pouvoir se rapprocher plus de la pauvreté noble et s'éloigner autant que possible du confort puant». Il a souvent estimé que la véritable richesse est d'arriver à aider les jeunes démunis et marginaux à sortir de l'ornière du défaitisme et à prendre activement part à toutes les initiatives de développement humain.

Il s’agit d’un travail formidable réalisé dans l'encadrement et la formation des jeunes filles et garçons démunis en leur offrant l'opportunité de réussir une insertion aisée dans la vie sociale et professionnelle. Partenaire de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, la Fondation M.J.I.D a atteint une grande partie de ses objectifs en vue d’améliorer les conditions de vie des populations des zones périurbaines ciblées. Pour y arriver, elle alimente une banque vestimentaire pour intervenir dans les quartiers populaires au Maroc et milite ainsi pour atténuer les inégalités de développement entre le milieu urbain et le monde rural.

La Fondation M.J.I.D accompagne aussi les jeunes pour les aider à s'affirmer, à s’épanouir et à vivre dans la dignité, en hébergeant, dans de meilleures conditions, des étudiants des facultés et de grandes écoles de Casablanca. En exploitant une école du quartier d'El Hank en en faisant un centre de formation, elle équipe et gère des crèches, un campus et un centre d’hémodialyse. Dans le domaine sportif, Mohamed Mjid est considéré comme étant le doyen des dirigeants sportifs marocains puisqu’il avait été président de la Fédération royale marocaine de tennis pendant près de 45 ans. Grâce à son travail remarquable à la tête de la Fédération royale, le Maroc a vu défiler des champions internationaux de tennis tels Omar Laimina, Saber, Outaleb, Dislam, Dlimi, Chekrouni, Hicham Arazi, Karim Alami ou encore Younès Aynaoui. En sa qualité de président de la Fédération royale marocaine de tennis et acteur associatif et sportif, Mohamed Mjid a été décoré par S.M. le Roi Mohammed VI, en février 2009, du Grand Cordon du Ouissam Al Arch. Il s’est vu également décerner, la même année, la décoration d’Officier de l’Ordre du mérite du Président de la République du Sénégal. 

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