11 Août 2014 À 16:20
C’est devenu une tradition. Les élus du conseil communal ne daignent plus assister aux réunions du conseil. Mercredi dernier encore, la session n’a pas eu lieu à cause de la non-atteinte du quorum. Pourtant aucune mesure n’est jusque-là prise contre les absents. Au sein de cette institution, les absents n’ont pas tort puisqu’à chaque fois des prétextes sont trouvés par les membres du bureau politique de cette institution pour justifier cet absentéisme. Cette fois, c’est le maire en personne qui vient à la rescousse des 80 élus absents (sur 86). «La non-tenue de cette session se comprend. Nous sommes en période de vacances et la plupart des élus sont en voyage», indique Fathallah Oualaalou. L’on comprend de cette déclaration que les élus ont du mal à rompre leur confort pour remplir la mission pour laquelle ils ont été désignés en premier chef à savoir la gestion des dossiers locaux souvent urgents et nécessitant une intervention immédiate.
En dépit de tout, le président de la commune de Rabat se veut rassurant : «Il s’agit juste d’une période conjoncturelle». Pourtant, c’est pour la deuxième fois consécutive que le Conseil de la ville ajourne sa session ordinaire à cause de la non-atteinte du quorum. D’après l’élu et coordinateur du parti de la rose au sein du Conseil, Aadi Bouaarfa, les élus seraient en grogne contre le bureau politique du Conseil à cause de la non-distribution équitable des subventions sur les associations. «L’absence est une forme de protestation observée par certains élus dont les associations n’ont pas bénéficié de subventions. Le niveau de quelques élus est devenu tellement bas qu’ils ne cherchent que leurs intérêts. C’est désolant de le dire, mais chacun voudrait sa part du gâteau. Le Conseil de la ville s’est réduit finalement à une vache à lait que chaque élu essaye de traire à sa guise afin de tirer le maximum de profit», souligne le même élu.
La date de la prochaine session n’a donc pas été encore fixée, mais cette réunion s’annonce houleuse. D’abord du fait que plusieurs points chauds sont inscrits à l’ordre du jour à commencer par la révocation du neuvième vice-président, Abdesselam Balaji, dont la tête est réclamée par des élus de différentes couleurs politiques à cause de certains «dépassements» à en croire des élus pamistes et à leur tête le président de l’arrondissement de Hassan, Driss Razi. Ensuite, à cause de l’écartement de certaines associations de l’accès aux subventions qui n’a pas été du goût de certains élus. Déjà, un avant-goût de ce qu’allait être la prochaine réunion a été donné lors de la réunion de la Commission de la culture du sport et des affaires sociales tenue il y a deux semaines. Sans l’intervention de certains élus, les conseillers dont les associations ont été exclues des subventions ont failli en venir aux mains. «Ces conseillers sont toujours en grogne. Ils ont toujours du mal à avaler la pilule et risquent de faire éclater la prochaine réunion. Tellement ils en veulent au bureau politique.
Nous nous attendons à l’éclatement d’une grave crise lors de la prochaine session», indique M. Bouaarafa. Les mêmes querelles risquent donc d’éclater lors de la prochaine réunion qui s’annonce pourtant décisive. En effet, selon l’article 60 de la Charte communale, la non-atteinte du quorum ne constituera pas une entrave à la tenue de cette troisième réunion du moment que les deux premières ont été ajournées pour le même motif. Mieux encore, le conseil pourra valider les décisions et discuter les points inscrits à l’ordre du jour avec la présence de deux conseillers uniquement. De quoi donner froid aux dos aux élus souhaitant s’abstenir d’assister. Notons que plus de 39 points sont programmés pour la future réunion. Ces derniers devraient être discutés par les élus avant leur adoption à condition que ces derniers acceptent, bien entendu, de surmonter leurs querelles intestines…