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«Ne pensez pas que la CAF en veuille au Maroc»

Amadou Diakité, membre du comité exécutif de la CAF, a indiqué exclusivement au «Matin» que tout ce qui se dit à propos des sanctions à l'encontre du Maroc, qui a demandé le report de la CAN à une date ultérieure en raison du virus Ebola, est pure spéculation. Le Malien a précisé que la décision concernant le Maroc sera prise par la commission d'organisation de la CAF qui se réunira le 1er décembre à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale en marge du tirage au sort de la CAN.

Amadou Diakité.

20 Novembre 2014 À 17:58

Le Matin : Est-ce que c’est sage de maintenir la Coupe d’Afrique des nations à la date prévue en dépit de la menace du virus Ebola ?Amadou Diakité : C’est une décision inévitable. Si on ne l’avait pas prise, on ne serait pas aujourd’hui en train de parler de la Coupe d’Afrique. On a estimé à un certain moment qu’on n’avait pas les mêmes objectifs que le Maroc. Le football ne peut pas s’arrêter parce qu’il y a des craintes d’Ebola. En retirant l’organisation au Maroc, le CAF n’a fait qu’appliquer le règlement en vigueur. Si on ouvre la porte à des dérogations, on ne s’en sortira jamais.

Pourtant l’argument de force majeure «Ebola» avancé par le Maroc constitue une menace réelle pour la santé publique que personne ne peut ignorer ?Le cas de force majeure est apprécié par l’association qui organise la compétition, mais seule la CAF est habilitée à dire si effectivement il y a un cas de force majeure ou pas. Son comité exécutif a jugé qu’Ebola ne menaçait pas le Maroc et ne constitue donc pas un cas de force majeure. Cette décision a été prise suite aux recommandations de l’OMS qui a confirmé qu’elle ne recommandait pas l’annulation de réunions internationales et des rassemblements de masse dans les pays autres que ceux durement touchés. Le Maroc ne fait pas partie de ces pays. Le Maroc nous a présenté à Addis Abeba un plan médical destiné à empêcher le virus d’entrer sur le territoire marocain. Ce plan nous a satisfaits. Il comprenait toutes les mesures sanitaires à mettre en place avec une procédure qui oblige toutes les personnes qui entrent au Maroc de s’y soumettre ou d’être refoulées. Mais il nous a surpris avec sa demande de report à la dernière minute. On n’avait pas d’autre choix que de lui retirer la CAN et de la confier à la Guinée équatoriale.

Le président Hayatou a brandi depuis Malabo des sanctions lourdes à l’encontre du Maroc en faisant un rapprochement entre le Nigeria, suspendu pendant quatre ans en 1996 pour avoir refusé de se rendre en Afrique du Sud pour disputer la CAN 1998, et le Maroc qui a juste demandé le report ?Le Maroc est un partenaire privilégié de la CAF. C’est vrai qu’on était content de venir au Maroc, mais à la dernière minute on est obligé de trouver une solution de rechange au Maroc qui a demandé le report. Nous respectons sa décision. Concernant, les propos du président Hayatou, je pense qu’ils ont été mal interprétés. Il a parlé du Nigeria, qui a écopé de quatre ans de suspension après son refus de participer à la CAN 1998, pour dire que la CAF a des règlements qui seront appliqués. Il n’a pas dit que le Maroc allait écoper de quatre ans de suspension. C’est la commission d’organisation, qui se réunira le 1er décembre à Malabo en Guinée équatoriale en marge du tirage au sort de la 30e édition de la CAN, qui va statuer sur ce dossier après avoir analysé tous ses aspects en se basant sur les clauses règlementaires et contractuelles, dont celles stipulées dans l’Accord-cadre signé entre la CAF et la Fédération royale marocaine de football en avril 2014. Ne pensez pas que la CAF en veuille au Maroc. La CAF a pris la décision qu’elle jugeait nécessaire à prendre sans aucun parti pris.

Que stipulent les règlements de la CAF dans ce genre de cas ?Je ne pourrais pas vous le dire. Il faut apprécier les faits et les dommages.

On parle d’une amende de 20 millions d’euros ?Non. Tout ce qui se dit à propos de ce sujet n’est que simple supputation. La décision sera prise comme j’ai dit le 1er décembre par la commission d’organisation qui doit prendre en considération plusieurs circonstances atténuantes. Il faut attendre le premier décembre.

L’Égypte a renoncé en 2011 à l’organisation du tournoi qualificatif pour les JO de Londres en raison de la situation politique au pays. La compétition a été délocalisée au Maroc, mais la CAF n’a pris aucune sanction à l’encontre des Égyptiens, est-ce que le Maroc pourrait bénéficier du même traitement ?Je ne peux pas vous répondre. Tout dépendra de l’appréciation que fera la commission d’organisation du cas de force majeure avancé par le Maroc. 

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