15 Février 2014 À 15:15
Le Matin Emploi : Quels sont les profils les plus recherchés par rapport à votre activité ?Bruno Igounenc : Nous avons eu une croissance forte des effectifs ces dernières années. Nous recherchons principalement des techniciens aéronautiques, spécialisés sur les activités composites (drapage et usinage) ou sur l’assemblage métallique. L’Institut des métiers de l’aéronautique nous accompagne sur les recrutements et la formation de techniciens : au plus près de nos besoins, l’IMA nous forme de vrais professionnels, intégrables immédiatement. Nous recrutons également des peintres et des préparateurs-peinture. La règle d’or pour réussir en tant que technicien aéronautique est l’amour du travail bien fait : la qualité et le respect des délais sont les maitres mots de notre industrie. Chaque technicien est conscient que toute pièce fabriquée aura une incidence sur la sécurité des avions. Concernant les populations intermédiaires, nos besoins sont principalement axés sur les approvisionneurs et les techniciens ordonnancement. Nous recrutons également des ingénieurs, que ce soit des responsables d’atelier, en assurance qualité, en maintenance avionique ou en ordonnancement. Tous bénéficient d’un parcours d’intégration sur mesure pour connaitre les métiers de l’aéronautique et notre entreprise.
Quelles sont les perspectives d’évolution de carrière pour les jeunes qui intègrent EADS ? Pouvez-vous nous citer un exemple ?Les possibilités d’évolution de carrière sont en fonction des opportunités d’ouverture de postes dans l’entreprise : agent de maîtrise, inspecteur qualité, technicien préparation, technicien ordonnancement, approvisionneur... Le recrutement interne est similaire à un recrutement externe : tests, entretiens et sélection. 40% des postes ouverts sont pourvus par la voie de mobilité interne. L’IMA nous accompagne également sur la professionnalisation des agents de maîtrise. Un des exemples dont nous sommes le plus fiers : la nomination à un poste de responsable d’atelier d’un salarié qui a débuté chez nous comme opérateur. De même, notre ancien directeur industriel a été embauché comme jeune ingénieur méthode. Nos postes internes ne sont donc pas «réservés» à des détachés en provenance du groupe, mais au contraire ouverts aux compétences marocaines. Autre élément important à signaler aussi, près de 50% de notre encadrement de direction est féminin.
Quelle est la moyenne des salaires que vous proposez pour les nouvelles recrues ?Si les moyennes des salaires sont similaires à celles des autres industries du secteur, Maroc Aviation se distingue par une tradition sociale de longue date : une semaine de travail de 39 heures avec le vendredi après-midi libéré, adhésion à la CIMR et assurance maladie pour tous, prise en charge du transport, accompagnement social, actionnariat salarié...
Pensez-vous que les compétences marocaines soient qualifiées pour porter la stratégie nationale de l’aéronautique ?La preuve est déjà faite ! Le Maroc dispose de bonnes compétences de base dans tous les niveaux. Il est normal, ensuite, de sensibiliser et de former de manière complémentaire nos nouvelles recrues aux exigences particulières de l’activité aéronautique. C’est pour cela que le Groupement des industries aéronautiques (GIMAS) a créé l’Institut des métiers de l’aéronautique. Ce dernier accompagne toutes les entreprises du secteur dans leurs besoins de recrutement et de formation. C’est un élément clé pour la montée en puissance du secteur aéronautique au Maroc. Le développement de la formation de middle-manager ou d’ingénieur peut encore être renforcé pour relever les défis de la croissance de notre secteur.