15 Janvier 2014 À 15:43
Le Matin : Vous êtes à la tête du département de l’Environnement depuis trois mois. Quelles sont vos priorités ?Hakima El Haïti : Nos priorités sont axées sur la gestion des déchets solides ainsi que le changement climatique qui est un point très important, sans oublier le renforcement du cadre réglementaire et l’intégration de l’aspect environnemental au niveau de l’ensemble des politiques publiques. L’initiation de l’économie verte est aussi un point focal. À cela s’ajoute le renforcement de la recherche et du développement ainsi que le renforcement du contrôle.
Le texte de loi-cadre portant sur la Charte nationale de l'environnement et du développement durable a été enfin adopté par la Chambre des représentants. Le texte définit les responsabilités et les obligations à observer par toutes les parties. Où se situent les lacunes juridiques à l’heure actuelle ?L’adoption du projet de loi portant Charte nationale de l’environnement et du développement durable est une très grande avancée en matière de renforcement des mesures, notamment d’ordre législatif, réglementaire et institutionnel. Ce projet de loi-cadre trace une feuille de route pour répondre aux exigences de protection de l’environnement et du développement durable. Il vient, entre autres, combler les lacunes juridiques en matière de droit de l’environnement dans certains secteurs (le littoral, le sol…), actualiser des textes environnementaux anciens et harmoniser le cadre national en vigueur avec les conventions internationales signées par le Maroc. En outre, le projet de loi-cadre vise à consacrer dans le corpus juridique national de nouveaux principes et concepts tels que le développement durable, l’évaluation environnementale stratégique et la responsabilité environnementale.
Le texte va permettre de mettre au point un système dédié à la responsabilité environnementale, portant sur la création d'une police de l'environnement. Dans quel horizon pensez-vous que la police de l’environnement sera mise en place ?Vu l’importance que revêt la mission du contrôle et l’application des lois environnementales, le ministère délégué chargé de l’Environnement dispose d’une vision à court terme pour créer la police de l’environnement, et ce grâce au renforcement des capacités des contrôleurs de l’environnement qui vont atteindre le nombre de 100 agents assermentés courant 2014. En effet, le ministère délégué chargé de l'Environnement se penche actuellement sur le statut de la police de l’environnement en vue de fixer ses attributions pour permettre à ses agents assermentés de mener à bien leur mission. Convaincu de la nécessité de développer une synergie interministérielle dans l’application des lois environnementales, notre département travaille pour harmoniser les outils de contrôle et mutualiser les moyens de tous les départements ministériels concernés disposant d’une responsabilité en matière de contrôle environnemental. Dans cet esprit, des discussions ont déjà été engagées avec les ministères de l’Intérieur, de la Justice et celui de l’Équipement. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que les contrôleurs assermentés du département de l’environnement réalisent, en coordination avec les autorités locales et les départements concernés –, et ce depuis la promulgation des lois environnementales –, des opérations de contrôle de plusieurs activités sur la base d'un programme annuel d'inspection. Ils interviennent aussi de manière inopinée suite aux requêtes ou réclamations.
Quels sont les objectifs du Mémorandum d’entente de coopération dans le domaine de l’environnement que vous avez signé avec le Royaume d’Arabie saoudite ?L’accord signé, le 9 janvier, vient consolider les relations de coopération entre le Maroc et l’Arabie saoudite, marquées du sceau de l’excellence, à la lumière de la nouvelle dynamique de coopération entre les deux pays dans le cadre du partenariat stratégique avec le Conseil de coopération des pays du Golfe. Ce nouveau cadre de coopération contribuera au développement et à la promotion de l’action environnementale dans les deux pays à travers l’échange d’expertises et d’expériences dans différents domaines de l’environnement, tels que la sensibilisation et la communication environnementale, l’observation et l’évaluation environnementale, la gestion environnementale des zones côtières et de l’environnement marin, la lutte contre de la pollution industrielle, la gestion des produits chimiques et des déchets, la mise en place normes environnementales et la coordination des positions dans les instances régionales et internationales ainsi que la réalisation de projets communs concrets visant l’amélioration de l’état de l’environnement et du cadre de vie des populations des deux pays.