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«L’agriculture bio n’est pas suffisamment connue au Maroc»

Opérant dans le secteur de la certification de l’agriculture biologique, la société Stecof représentante exclusive au Maroc de l’Agence allemande spécialisée dans l'Inspection et la certification de la qualité «QC&I», participe au SIAM 2014 pour faire un travail de suivi, d’inspection et de prospection des opportunités du secteur de l’agriculture biologique au Maroc.

Thierry Givernaud, Gérant chez la société Stecof de certification de l’agriculture biologique au Maroc

04 Mai 2014 À 13:53

Le Matin : Dans quel cadre s’inscrit votre participation au SIAM ?Thierry Givernaud : Notre cabinet participe au Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM) pour rencontrer nos clients qui exposent au Salon, faire le suivi avec ceux qui sont déjà certifiés et inspecter ceux qui sont en cours de certification, en veillant à ce qu’ils respectent à la lettre les référentiels internationaux (européens ou américains), en matière de certification biologique. Nous prenons également part au salon pour discuter avec les différentes coopératives et échanger avec elles sur les avantages et les opportunités que peut leur apporter la certification Bio. En effet, il y a beaucoup de coopératives au Maroc qui font des produits pour lesquelles les cultures sont pratiquement faites sans engrais et sans pesticides. Nous profitons donc de notre présence au SIAM pour faire savoir à ces coopératives que si elles veulent mieux valoriser leur production et gagner la confiance des consommateurs, elles doivent absolument exclure toute utilisation de pesticides, engrais et OGM (organismes génétiquement modifiés) durant tout le processus de production en vue d’obtenir le label Bio.

Quels sont les secteurs agricoles que vous certifiez le plus et comment procédez-vous dans votre travail de certification ?La majorité des certifications des produits agricoles bio (environ 80%) que nous assurons au Maroc concernent l'huile d'argan dans les régions de Taroudant et d'Agadir. Les autres produits agricoles que nous certifions sont notamment l’huile d’olive, les câpres et l’agar-agar. En ce qui concerne notre démarche de certification, nous agissons suite à une demande du producteur lui-même qui veut avoir le label bio pour avoir une image positive auprès des consommateurs. À partir de là, toute sa chaîne de production (intrants, production, transformation, fabrication, conditionnement, étiquetage, stockage) doit répondre aux normes internationales de certification bio.

Quel constat faites-vous du l’agriculture bio au Maroc ?L’agriculture bio n’est pas suffisamment connue au Maroc, vu qu’il n’y a pas une conscience chez les clients de la notion du bio qu’ils confondent avec la notion du «beldi», ce qui induit une absence d’un marché local pour les produits bio. Cette notion n’est pas ancrée non plus chez les petits agriculteurs qui manquent de formation en matière de normes bio et peuvent très facilement tomber dans le piège de l’utilisation des produits chimiques. Cette situation commence peu à peu à changer, grâce notamment à l’approbation en janvier dernier du projet de décret (2-13-359) de la loi 39-12 relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques. 

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