Culture

Comment les Chinois combattent la pollution... à l’intérieur des voitures

Permettre aux automobilistes chinois de respirer un air plus pur à l’intérieur des véhicules qu’à l’extérieur : c’est l’argument de vente avancé par certains constructeurs, dans un pays confronté à une sévère pollution atmosphérique.

29 Avril 2014 À 15:09

Quand le Salon automobile de Pékin a ouvert ses portes au public la semaine dernière, la capitale était nimbée d’un smog brunâtre, tableau familier des métropoles chinoises, où l’explosion du trafic routier n’aide guère à la qualité de l’air, mise à mal par les usines et centrales à charbon.

Les constructeurs chinois et étrangers vantaient déjà leur technologie pour réduire les émissions nocives des moteurs. Mais c’est maintenant avec les purificateurs d’air à l’intérieur même de l’habitacle qu’ils veulent séduire les acheteurs. Volvo Cars, le suédois racheté par le chinois Geely, a ainsi lancé à l’automne une campagne publicitaire où il se targue d’offrir de «l’air propre» grâce à ses équipements filtrant particules, pollens et résidus d’ozone. «À l’intérieur d’une Volvo, on respire comme si on était en Scandinavie, et dès qu’on ouvre la portière, on retrouve l’air de Pékin», avait même affirmé Li Shufu, président de Geely.

Filtration intelligente

De son côté, le japonais Nissan propose depuis 2010 «Forest Air», système de filtration sur sa gamme premium Infiniti. «C’est crucial aux yeux des consommateurs, surtout en ces jours de brouillard polluant», a souligné Fan Zhuang, responsable de ventes de la marque au Salon de Pékin. Avant de mettre en avant un autre «avantage» : alors que les fumeurs invétérés sont légion en Chine, y compris au volant, «Forest Air» permettrait de faire disparaître «en cinq minutes» volutes de fumée et odeurs de cigarette. Le constructeur français PSA Peugeot Citroën n’est pas en reste : son modèle C4 Elysée dispose déjà, en option, d’un purificateur d’air et il prévoit que ses véhicules «puissent être équipés en série» à partir de 2016, selon Patrick André, chargé de cette thématique à la direction Recherches et Développement du groupe. Cela concernera d’abord la gamme premium DS, puis les autres modèles «selon leur positionnement et selon ce que mettra en place la concurrence», a-t-il indiqué. Si la filtration d’air dans l’habitacle existe depuis trois décennies, ce sont surtout les sévères problèmes de pollution en Chine, premier marché automobile mondial, qui ont récemment incité à développer et à améliorer significativement ces équipements.

Dans le système de «filtration intelligente» mis au point par PSA, qui ne se déclenche qu’en zone polluée, «un ventilateur purifie l’air intérieur grâce à un filtre haut de gamme qui bloque 90% des particules les plus fines» (inférieures à 2,5 micromètres), tandis qu’un charbon actif peut y être adjoint pour «capter la pollution gazeuse», a expliqué Patrick André à l’AFP. De son côté, le français Valeo a développé en Chine un système remplaçant le filtre de climatisation classique, pour lequel il dit avoir déjà un client. Le marché chinois pourrait bien faire figure de terre promise : «La qualité de l’air est un enjeu général dans le pays, et les Chinois en sont de plus en plus conscients», a souligné Édouard de Pirey, responsable de Valeo en Chine. 

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