Fête du Trône 2006

Le gouvernement plaide pour la valorisation des déchets dangereux

Invitée par la Chambre de commerce suisse, le 3 décembre à Casablanca, Hakima El Haïti, ministre déléguée chargée de l’Environnement, est revenue sur le processus de mise en place de l’arsenal juridique règlementant le traitement des déchets, dangereux notamment. Entamé en 2006, ce processus est toujours en cours d’élaboration.

Hakima El Haïti. Ph. MAP

03 Décembre 2014 À 19:41

Définir la responsabilité de chaque intervenant, privé et public, dans la production, la collecte et le traitement des déchets dangereux, tel est l’objectif que s’est fixé le ministère délégué chargé de l’Environnement. Le Maroc produit 300.000 tonnes de déchets dangereux par an, dont 240.000 peuvent être valorisées. Afin d’illustrer ses propos, la ministre a cité à titre exemple le cas des entreprises établies à Kénitra, ville qui a connu un pic de pollution l’année dernière et qui a poussé la population à manifester sous le slogan «Takhnaqt». Et pour que personne ne souffre en respirant de l’air pollué, Hakima El Haïti rapporte qu’elle a tenu une réunion avec le wali afin de lui proposer une enveloppe de 70 millions de DH au bénéfice des entreprises afin qu’elles adoptent des processus industriels propres : «Sans une loi contraignante, personne ne sera obligé de jouer le jeu».

L’autre aspect de la démarche des autorités publiques est de faire admettre aux industriels que les déchets, qu’ils soient dangereux ou pas, sont une opportunité économique où «il y a beaucoup d’argent à se faire, mais c’est un secteur encore dominé par l’informel». Le dernier jalon dans la mise en place d’un environnement juridique adéquat a été posé en août de cette année par l’adoption d’une loi-cadre réglementant l’élimination des déchets dangereux. Cette loi permet l’homologation des entreprises chargées de cette opération. «Toute entreprise souhaitant valoriser les déchets dangereux devra être homologuée. En dehors de l’étude d’impact, cette loi permettra de contrôler la conformité environnementale des installations. C’est ce qui est nouveau. Pour ce faire, un laboratoire national est en cours de certification et accompagnera les industriels», a souligné la ministre chargée de l’Environnement, déplorant au passage le manque de ressources humaines au sein de son département, mais tout en annonçant la création prochaine de six délégations régionales.

Mettant à profit l’invitation de la Chambre de commerce de la Confédération helvétique, la ministre a rappelé les amendements apportés à l’écotaxe qui implique désormais les producteurs d’emballages, alors qu’auparavant elle ne concernait que les opérateurs du secteur de plasturgie. Pour ce qui est de la filière des batteries, grande productrice de pollution, une fois celles-ci brûlées à l’air libre, Hakima El Haïti a dit préférer parler «d’éco-contribution». La batterie de véhicule est désormais consignée. À l’achat d’une nouvelle batterie, l’acquéreur doit remettre l’ancienne, sinon il doit s’acquitter de 150 DH», a souligné la ministre pour laquelle le premier chainon de la politique environnementale devrait être celui de la réduction des déchets à la source. 

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