04 Avril 2014 À 14:09
D'après le Dr Oumar Sangaré, de la direction nationale de la Santé, cité par l'AFP, les trois nouveaux cas sont maliens. Ils «travaillaient dans une zone frontalière entre le Mali et la Guinée», ils «ont été repérés séparément à leur arrivée sur le sol malien, par voie routière, à Bamako ou à l'entrée» de Bamako. Le Mali a déconseillé «les déplacements non nécessaires vers les zones d'épidémie».Le pays le plus affecté est la Guinée où la fièvre hémorragique a tué 86 personnes sur 137 cas enregistrés depuis janvier, essentiellement dans le Sud, selon le dernier bilan du gouvernement guinéen. 45 de ces cas ont été confirmés comme dus à Ebola, virus hautement contagieux et souvent mortel contre lequel il n'existe ni vaccin ni traitement. Mais «on note des guérisons, confirmées par des analyses, de deux personnes atteintes d'Ebola à Conakry» et qui étaient en isolement, a précisé le gouvernement guinéen. Une maigre lueur d'espoir, alors que l'ONG Médecins sans frontières (MSF), très active sur le terrain en Guinée, parle d'«épidémie sans précédent», expliquant que la dissémination du nombre de cas sur le territoire complique «énormément la tâche» des acteurs de la lutte contre sa propagation.La Guinée poursuit sa lutte contre la progression d'une épidémie de fièvre hémorragique en partie due au virus Ebola, qui s'étend hors de ses frontières. Ces développements marquent une évolution inquiétante dans cette flambée affectant pour la première fois l'Afrique de l'Ouest. En Afrique centrale, le virus Ebola, découvert en 1976 en République démocratique du Congo (ex-Zaïre), a fait quelque 1 200 morts lors des épidémies les plus graves.
Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, avaient déjà été signalés ces derniers jours au Liberia et en Sierra Leone, tous en lien avec une contamination ayant pour origine la Guinée voisine. Les tests au virus Ebola ont été positifs pour deux cas au Liberia, négatifs pour la Sierra Leone. Mais le ministère libérien de la Santé a annoncé la découverte dans une zone forestière proche de Tapeta, dans la région de Nimba (Est), d'un nouveau cas suspect qui, contrairement aux précédents, n'était pas lié à la Guinée. Selon Bernice Dahn, haut responsable au ministère de la Santé du Liberia, cité par l’AFP, il s'agit d'un chasseur qui «n'avait jamais eu aucune interaction avec une personne soupçonnée d'être porteuse du virus» Ebola et qui «n'est jamais allé en Guinée».
À la question de savoir comment s'est faite la transmission d’un animal à l'homme, Alain Aka de l’Institut Pasteur en France a répondu dans les colonnes du «Point.fr» : «Des singes au contact de chauves-souris ont pu être infectés. Ils ont par la suite contaminé des hommes avec qui ils ont eu des contacts directs. Il faut noter que dans cette région, les populations consomment aussi bien la viande de singe que celle de chauve-souris. La transmission aurait pu se faire avec un troisième animal puisqu'il a été montré que quelquefois les antilopes pouvaient être contaminées elles aussi. Troisième possibilité, un fruit contaminé par la chauve-souris. Ce ne sont que des hypothèses. Une chose est certaine, la maladie a été contractée dans la forêt», a affirmé le médecin. Les pays frontaliers de la Guinée ont déployé des équipes dans les zones limitrophes et pris une série de dispositions pour parer à toute éventualité pour ceux n'ayant pas encore été touchés. Dans les pays affectés, les autorités et leurs partenaires travaillaient à limiter la propagation et à sensibiliser la population.