09 Octobre 2014 À 15:32
Entre Abdallah Sadouk et la peinture, une grande histoire d’amour et de passion. Âgé de 64 ans, l’artiste-peintre est considéré parmi les grands plasticiens marocains à travers les générations. Pour lui rendre un vibrant hommage, la galerie casablancaise So Art a décidé d’exposer le best of de son œuvre éternellement jeune des années 70’s à ce jour. À partir du 23 octobre à 19 h, cette exposition rétrospective propose aux amateurs de l’art contemporain marocain l’œuvre d’une de ses figures de proue : Abdallah Sadouk. Jusqu’au 20 novembre prochain, le public pourra dès lors découvrir la genèse de la palette si riche de cet artiste au talent confirmé depuis plus de quarante ans. Une première dans la carrière du plasticien, cette exposition a été possible grâce à un travail de longue haleine et d’arrache-pied entre la galerie So Art et Abdallah Sadouk. Un travail qui a porté sur la recherche, la sélection, et la restauration des œuvres anciennes de l’artiste.
Grandiose, cette exposition se veut une percée dans le monde de Abdallah Sadouk, sa créativité, son œuvre, son parcours et une bonne partie de lui-même. On y découvrira ce paysagiste chevronné avec son approche tout à fait nouvelle de ce genre de peinture. Il est d’ailleurs l’un des rares artistes à se définir résolument paysagiste avec un style qu’il a réussi à garder intact. «Il peint des tableaux à la construction complexe et éclatée. Des plans se pénètrent, s’entrechoquent. Ils imposent des parties calmes et des parties intenses. Sadouk a construit une œuvre lumineuse. La peinture de Sadouk ne bascule jamais dans l’abstraction. Dans ses œuvres, le recours au géométrisme exprime son intérêt pour les aspects esthétiques de l’architecture traditionnelle», explique Dounia Benqassem, auteur du «Dictionnaire des artistes contemporains du Maroc», aux Éditions Africarts. Aujourd'hui, Abdallah Sadouk, du haut de ses 64 ans, demeure un paysagiste abstrait.
D'autant plus que les références à ce qu'on appelle un «cubisme impressionniste» sont toujours bien présentes dans ses toiles. Sa plateforme s'est éclairée puisque la géométrie de ses compositions s'est rendue de plus en plus aérienne. Alors là il n'y a absolument pas de rupture dans ce travail. On dirait plutôt une nette évolution. Il possède toujours cette énergie dans la représentation du visible. On le connaît très bien, c'est sa marque déposée. C’est ce que confirme aussi la critique d’art Dounia Benqassem, pour qui la récurrence des formes (arcades, dômes) dans l’œuvre de Abdallah Sadouk est une constante. «Cette architecture de l’espace citadin est saturée, tramée de signes. Les zones de non-figuration sont là comme pour dynamiser l’œuvre, générer une tension avec les espaces figurés. Le résultat est une œuvre énergique, dotée d’une capacité d’appel. Une œuvre qui a de la présence», note-t-elle.À découvrir du 23 octobre jusqu’au 20 novembre prochain à la galerie casablancaise So Art Gallery.