01 Septembre 2014 À 15:32
Un travail on ne peut plus extraordinaire où les deux jeunes artistes se sont évertuées à donner à voir des compositions plastiques aussi subtiles et créatives dénotant d’une fine perception artistique riche malgré leur jeune âge. Le responsable de cette galerie, située au cœur de la médina de la capitale, en est vraiment conscient, puisque le choix n’a pas été fortuit. Car Asmaa et Jinane mènent déjà, chacune de son côté, un parcours professionnel très prometteur.
Asmaa Akhannouch, passionnée de la photographie, est ingénieure en informatique de formation. Elle débute en tant qu’autodidacte entre la Californie du Sud et le Mexique avant d’étudier l’art photographique à l’Université of Californie San Diego. Jinane Abbadi, une artiste-graveur multidisciplinaire résidant à San Diego (USA), est par ailleurs envoûtée par la culture et l’ethnicité, dans une perspective essentiellement sociologique et philosophique. En somme, nous retrouvons en ces deux femmes deux approches artistiques complémentaires, tout en étant libres au niveau de la conception, de la perception visuelle et chromatique. «Si pour Asmaa Akhannouch, la problématique est une recherche-exploration personnelle/subjective de moments d’intimité à travers l’hostilité de la ville – rester ou partir ? –, Jinane Abbadi s’investit, quant à elle, dans un exercice identitaire et existentiel permanent d’utilisation de la mémoire.
Elle en abuse parfois, avoue-t-elle, car elle pourrait être injuste vis-à-vis de la réalité du lieu. Mais tient à l’embellir avec des images belles, nostalgiques et innocentes, cependant assez fortes et évocatrices émotionnellement, pour lutter contre les calamités et les errances…», souligne l’analyste et essayiste Mohamed Khiat. Quoi de mieux que ce coin plein d’histoire et de mémoire pour confronter les œuvres de ces deux femmes aux visions plastiques croisées à travers des chemins différents de la vie et des expériences humaines aussi riches où elles en extraient l’essence dans leurs œuvres respectives ? «Des créations en art plastique où réalités d’hier et de demain, rêves et aspirations au mieux-être, symbolisent des itinéraires peuplés d’images, d’émotions, d’évocations, de doutes et d’espérances…», témoigne Mohamed Khiat qui ne manque pas de préciser que le but de D’Art Louane est de favoriser des rencontres de ce genre afin d’ancrer la culture des arts plastiques dans notre société, de faire découvrir des compétences et des performances marocaines dans ce haut lieu de créativité et d’échanges culturels féconds.
Le choix de Jinane et Asmaa s'inscrit dans ce contexte qui commence avec le temps de donner naissance à une activité florissante dans ce lieu magique de l’ancienne médina de Rabat où le cadre arabo-andalou prête à une féerique évasion dans le temps et dans l’espace. Ainsi, tout au long du mois de septembre, les passionnés des nouvelles sensations plastiques auront le privilège de découvrir l’univers pictural de deux artistes talentueuses.