04 Février 2014 À 02:03
L’Institut des métiers de l'aéronautique (IMA) a célébré, le 3 février, le dépassement de la barre du millier de lauréats. À fin janvier 2014, l’IMA aura formé 1 142 personnes, dont 688 stagiaires en formation initiale, et 454 en formation continue. Un exploit pour un institut qui compte uniquement deux ans et demi d’existence, selon Hamid Benbrahim El Andaloussi, président de l’IMA SA et du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS). «L’ambition pour l’IMA désormais est de passer à la vitesse supérieure.
Notre deuxième phase de développement porte sur un projet d’extension qui va nous permettre, non seulement de doubler la capacité d'accueil de l’IMA, mais aussi élargir les filières de formation afin de tirer vers le haut nos qualifications et accompagner les entreprises dans leurs besoins», a souligné El Andaloussi. Le patron du GIMAS s'exprimait, le 3 février, lors de la cérémonie de remise des certificats à une centaine de jeunes formés dans différentes filières dont l’Usinage par commande numérique, Composite, Systèmes électriques, Ajustage-montage cellule aéronef. Une cérémonie marquée par la présence du ministre délégué à la Formation professionnelle, Abdeladim El Guerrouj.
«La disponibilité quantitative et qualitative des compétences conditionne largement la réussite de la stratégie industrielle dans le secteur de l’aéronautique. Le ministère s’est engagé à accompagner cette dynamique volontariste en partenariat avec GIMAS par le développement d’une offre de formation à plusieurs niveaux», a déclaré le ministre.
Rappelons que l’IMA a ouvert ses portes en mai 2011 pour un investissement global de 113,5 millions de DH dans le cadre du Pacte national pour l'Émergence industrielle. Sa réalisation est le fruit d'un partenariat entre l’État, le GIMAS, l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (France) et l'Agence française de développement. Cet établissement, construit et équipé par l’État et géré par le GIMAS, a pour objectif la formation et le renforcement des compétences des profils recherchés par les investisseurs et entreprises du secteur de l’aéronautique et spatial. L’institut a formé plus de 200 personnes en 2011 (formation initiale et continue), puis plus de 400 en 2012 et 520 en 2013. Il faut noter que pour la formation initiale, ceux qui entrent à l’IMA sortent avec un emploi, car les personnes formées sont au préalable choisies par les sociétés. Entre 2014 et 2015, il sera procédé à l'extension de l'institut pour environ 31 millions de DH. La capacité de formation sera donc doublée à plus de 1 000 jeunes/an pour suivre une formation par alternance de 5 à 7 mois.
Ce renforcement est dicté par la présence d’une base industrielle crédibilisée via des groupes de référence tels que EADS, Safran, Zodiac Aerospace, Matis (Boeing) et plus récemment Bombardier. Ce positionnement s’est traduit par un développement très soutenu des performances du secteur ces dernières années. En 2013, le secteur a réalisé 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires à l’exportation, soit 6% environ des exportations nationales. Le secteur compte 106 entreprises contre moins de 10 une décennie plus tôt. Il représente aussi 10 000 emplois hautement qualifiés. Ce sont essentiellement des jeunes de moins de 30 ans, dont 50% de femmes. Le GIMAS a pour objectif de doubler la taille du secteur aéronautique à l’horizon 2020 pour atteindre un chiffre d’affaires à l’export de 2 milliards de dollars et attirer 100 autres entreprises d’ici 7 ans.
Au-delà de ces objectifs, l’ambition est aussi d’attirer de nouvelles industries dans les domaines du spatial, de l’électronique embarquée et des matériaux composites notamment. «La qualité des ressources humaines et l’innovation sont les deux piliers de réussite et de compétitivité du secteur de l’aéronautique et de son développement. Aujourd’hui, indique El Andaloussi, de nombreuses sociétés viennent au Maroc parce que nous sommes capables notamment de répondre à leurs besoins en termes de formation. Notre ambition est aussi de doubler le nombre d’emplois à 20 000 personnes d’ici 2020».
Quelle est votre vision pour le secteur aéronautique ? L’aéronautique est un secteur auquel j’accorde une attention très particulière parce que nous avons l’ambition de placer le Maroc comme un opérateur de référence dans le monde. Or, nous ne pouvons pas être compétitifs à l’international si notre formation n’est pas aux meilleurs standards internationaux. L’IMA illustre cette forte volonté. D’ailleurs, sa gestion a été confiée aux opérateurs de l’aéronautique parce que nous voulons assurer une formation de qualité qui évolue selon les besoins et stratégies de développement des entreprises du secteur. Au bout de 2 ans, dans un secteur très pointu, l’Institut a pu intégrer presque 700 jeunes et nous ambitions, à travers cet établissement, de faire recruter 3 400 jeunes sur les 4 prochaines années.
Vous avez dit que l’IMA illustre également les objectifs de la stratégie de la formation professionnelle. Quels sont les objectifs de cette stratégie ?Effectivement, je suis en train de travailler sur la première stratégie nationale de la formation professionnelle. Elle a pour objectif d’assurer l’adéquation entre la formation professionnelle et l’emploi afin de permettre aux jeunes d’être recrutés plus facilement. À travers cette stratégie, nous voulons rehausser la qualité de la formation professionnelle, pousser le secteur privé à donner à cette formation un rôle plus important et aussi valoriser les métiers et la formation professionnelle dans le système de l’éducation nationale global, particulièrement auprès de nos jeunes.
Quand cette stratégie sera-t-elle lancée ?J’espère pouvoir annoncer cette stratégie vers fin 2014. Nous travaillons dans une approche participative associant à la fois les différents ministères et organismes concernés, ainsi que les industriels et le monde de l’entreprise.