23 Avril 2014 À 10:46
Le Maroc n’est pas près de disparaître des radars du marché aéronautique mondial. Le pays s’offre une nouvelle occasion de briller dans ce secteur avec le Marrakech Air Show qui se poursuit jusqu’au 26 avril. Des affaires en perspective lors de ce Salon auquel prennent part des opérateurs de renom en provenance de 56 pays. Des contrats, conventions, négociations et autres discussions pour décrocher des marchés et investissements meublent les coulisses de cette exposition qui met donc le Royaume au-devant de la scène internationale au moment où les commandes mondiales d’avions n’en finissent de grossir.Le 23 avril, un autre événement mettait le pays sous les projecteurs. Le centre technique Cetim Maroc inaugurait ce jour-là ses nouvelles installations à Nouaceur en région casablancaise, faisant de lui la première plateforme d’essais monosite ... au monde. Coût de l’investissement : 70 millions de dirhams. Ce centre réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires dans l’aéronautique.Quelques jours auparavant, LH Aviation annonçait son intention d’investir dans une filiale marocaine pour 10 millions d’euros. Le groupe français compte y construire son modèle LH-10 M. Une première pour le pays qui aura son 1er avion «Made In Morocco».
Pour un Métier Mondial du Maroc, c’en est un ! «Le pays n’a aujourd’hui rien à envier aux plus grandes plateformes mondiales. Avec un taux de croissance moyen de 17%, 10.000 emplois, plus d’une centaine d’entreprises mondiales installées et un chiffre d’affaires dépassant le milliard de dollars, on peut dire que le Maroc a véritablement réussi son pari», nous déclare une source autorisée au ministère du Commerce, de l’industrie, de l’investissement et de l’économie numérique. Absent il y a encore un peu plus de 10 ans de la carte des destinations mondiales de sous-traitance aéronautique, le Maroc figure aujourd’hui parmi les pôles les plus compétitifs. Un pôle où les plus grands constructeurs et producteurs se bousculent au portillon. Auprès du Gimas, on nous confie que, ces derniers mois, au moins 5 grands groupes ont fait part de leur intention de s’implanter au Maroc. Des noms ? Impossible de les obtenir. Une chose est sûre : sur la liste figurent des Américains. Il faut dire que le Royaume prospecte davantage en Amérique du Nord. D’autres opérateurs emboîteront-ils la pas au 3e constructeur mondial Bombardier ? «Bombardier est installé au Canada et dispose d’une base au Mexique pour être à proximité du marché américain. Pour le marché européen, le groupe dispose d’une base en Irlande employant 5.000 personnes. Toutefois, quand l’Irlande a rejoint l’UE, elle est devenue moins compétitive.
Les salaires ont augmenté et il y a eu une harmonisation sociale au niveau des conditions de travail. Du coup, Bombardier, considérant que la base irlandaise n’est plus compétitive, a décidé de s’implanter au Maroc comme alternative future de l’Irlande», nous déclare une source digne de foi. Le Maroc compte ainsi capitaliser sur cet acquis et mettre le paquet Outre-atlantique. «Dès qu’il a pris les rênes du ministère du Commerce et de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy est allé à la rencontre de constructeurs européens mais surtout américains pour leur présenter les indéniables avantages d’une éventuelle implantation au Maroc», nous affirme notre source au ministère. La prospection de cette partie du globe avait déjà commencé du temps d’Ahmed Reda Chami. Ce dernier s’était déplacé à maintes reprises aux Etats-Unis pour rencontrer des responsables de Boeing, notamment au siège à Seattle. Cette opération séduction portera-t-elle finalement ses fruits ? De son côté, l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) et Maroc Export travaillent d’arrache pied pour convenir d’une feuille de route pour mieux approcher les prospects. Les marchés cibles sont l’Amérique du Nord, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France.En attendant les prochaines implantations, le Maroc prend soin de sa compétitivité. «La stratégie industrielle 2014-2020 prévoit plusieurs dispositions pour que l’écosystème aéronautique soit plus compétitif, notamment sur le volet financement. Maintenant, on attend leur mise en œuvre», nous déclare Hamid Benbrahim El Andaloussi. Le président du Gimas précise que cette stratégie est censée favoriser l’émergence de nouvelles activités connexes à l’aéronautique comme le spatial, la défense, la sécurité, l’électronique embarquée et les matériaux composites. Une nouvelle révolution s’annonce pour cette jeune industrie marocaine.