23 Décembre 2014 À 17:36
Une méningite correspond à l'inflammation des méninges, les membranes qui enveloppent le système nerveux central, la partie du système nerveux située dans la boite crânienne et la colonne vertébrale. Différents agents infectieux sont impliqués dans la méningite. L'inflammation peut avoir pour origine un virus. C’est le type de méningite le plus répandu (environ 70% des cas de méningites). Cette infection est généralement bénigne et à caractère saisonnier. Mais dans des cas plus graves, mais moins fréquents, où elle est déclenchée par une bactérie, elle peut engager le pronostic vital du patient.
Bien que dans tous les cas, les méningites constituent des infections des méninges, il ne faut pas confondre méningite virale et méningite d'origine bactérienne, dont l'issue peut être dramatique. La méningite virale est la forme de méningite la plus fréquente et généralement la moins grave. Elle peut être causée par une grande diversité de virus courants (oreillons, varicelle, rougeole…). Elle disparait la plupart du temps spontanément en 3 à 8 jours et ne nécessite pas de traitement particulier. Actuellement, la couverture vaccinale des enfants protège d’un certain nombre de virus potentiellement responsables de méningites. Les méningites bactériennes peuvent être associées à des signes neurologiques. Elles sont très graves et doivent rapidement être traitées par antibiotiques. Elles peuvent être dues à différents germes, principalement les pneumocoques et les méningocoques. Il existe des méningites non infectieuses liées par exemple à une maladie auto-immune ou à un cancer métastasé.Une ponction lombaire permet de confirmer le diagnostic. L'analyse de ce prélèvement (aspect, nombre et type de cellules, biochimie, examen bactériologique direct et culture) conditionne le choix du traitement. Un scanner peut être réalisé en présence de signes neurologiques focaux évoquant un autre diagnostic ou faisant craindre une complication. La méningite d'origine bactérienne nécessite un traitement par antibiothérapie, dont le choix est orienté en fonction des résultats de l'examen direct du liquide céphalo-rachidien (LCR), et de certains signes de gravité.
Dans le cas des méningites dues à des virus, notamment lorsque la personne ne perd pas conscience, la maladie évolue favorablement en une dizaine de jours. Néanmoins, les médecins surveillent l'apparition de signes de gravité qui pourraient signaler une méningite liée au virus de l'herpès. Lorsqu'il s'agit d'une méningite bactérienne, un traitement antibiotique doit être mis en place le plus rapidement possible afin de réduire le risque de complications : confusion mentale, crise d'épilepsie, coma, et parfois dissémination de l'infection dans tout l'organisme avec un purpura fulminans (infection du sang par des bactéries responsables de la méningite) qui est la complication la plus sérieuse. En outre, des séquelles au niveau de la vue sont possibles, ainsi qu'au niveau de l'audition, de l'élocution et de l'apprentissage. Une paralysie, voire une gangrène des mains ou des pieds aboutissant éventuellement à une amputation, peuvent également être observées. Non traité ou pris en charge tardivement, une méningite d’origine bactérienne peut entrainer des complications graves comme une surdité bilatérale, ou encore la paralysie des nerfs crâniens. Cependant, la méningite bactérienne reste une affection avec une importante morbidité et mortalité. La reconnaissance de ces signes évocateurs est essentielle afin de permettre une prise en charge précoce. Le risque de contracter une méningite est plus élevé chez les nourrissons et les personnes âgées, les personnes dont le système immunitaire est affaibli et les enfants du fait qu’ils mènent une vie en communauté dans les écoles.
Bien souvent, il est difficile de distinguer une méningite. Le mieux est de consulter rapidement un médecin, car le risque de contagion est également important. Reconnaître précocement les situations qui conduisent à évoquer le diagnostic de méningite est essentiel, voire une condition indispensable pour améliorer le pronostic. Des examens sont recommandés de manière systématique, une analyse biochimique, une ponction lombaire et d’autres en fonction de la gravité des symptômes notés chez le patient. Pour prévenir d’éventuelles infections de méningite, il y a des vaccins administrés aux enfants, pour les protéger des virus responsables de méningite. Mais, des gestes simples au quotidien pourront réduire le risque de contamination. Adopter un mode de vie sain afin de ne pas affaiblir le système immunitaire peut être d’une très grande aide surtout pour les personnes vulnérables comme les enfants et les personnes âgées.
Quelles sont les situations qui conduisent à évoquer un diagnostic de méningite ? Le diagnostic de méningite doit être évoqué devant un ensemble de signes cliniques, notamment en cas d'association : fièvre, maux de tête, vomissements, constipation, raideur de la nuque, photophobie, rachialgies, troubles de conscience, convulsions, troubles de comportement, ainsi que devant une paralysie d'un membre ou d'un nerf crânien.
Comment faire la différence entre les deux formes de méningite ? En faveur de la méningite virale : des signes pseudo-grippaux, un état général conserve, une éruption cutanée (herpès, zona, varicelle) et des oreillons. L'élément principal de distinction entre la méningite virale et bactérienne est l'aspect et l'analyse du liquide céphalo-rachidien. En plus, l’évolution de la méningite virale est généralement meilleure que celle de la méningite bactérienne à l'exception de certaines situations, par exemple en cas de méningite herpétique, de méningite virale chez un patient immunodéprimé (VIH), un enfant, un diabétique ou une femme enceinte.
En quoi consiste la prise en charge thérapeutique initiale d'un patient présentant une méningite ? Elle consiste en la prise en charge des éventuelles détresses vitales, un traitement antibiotique ou antiviral selon le type de germe, et un traitement symptomatique de la fièvre, des convulsions, des céphalées, de l'hypertension intracrânienne, des désordres hydro-électrolytiques et de l'hyperglycémie.
Quelles sont les modalités de prise en charge en cas de méningite bactérienne ?L'isolement respiratoire doit être maintenu tant que le diagnostic de méningite à méningocoques n'est pas levé. La corticothérapie est administrée en fonction des cas. L'antibiothérapie est toujours de mise. La recherche d'une porte d'entrée (otite, sinusite, pneumopathie...) ainsi que son traitement s'imposent.
Comment peut-on prévenir une éventuelle infection de méningite ?Les moyens sont différents, selon le germe :• Une antibio-prophylaxie sera prescrite à l'entourage du patient en cas de méningite à méningocoques.• La vaccination est proposée pour prévenir la méningite à méningocoques et la méningite à pneumocoques chez les sujets à risque (éthyliques, diabétiques, personnes âgées, patients ayant une infection a VIH, un antécédent de traumatisme crânien ou de chirurgie de la base du crâne, ou bien sous immunosuppresseurs). Elle est aussi proposée pour prévenir les méningites tuberculeuses encore fréquentes dans notre contexte (Intérêt du vaccin par le BCG systématique chez l'enfant) et les méningites à hémophiles influenza (vaccin actuellement proposé à tous les nouveaux nés).• Le traitement des portes d'entrée infectieuses et une asepsie rigoureuse en milieu neurochirurgical sont nécessaires.