30 Janvier 2014 À 17:42
Le «Washington Post» a mis en garde, mercredi, contre la collusion entre les groupes terroristes sévissant en Afrique du Nord et au Sahel et les membres du polisario recrutés localement dans les camps de Tindouf, rapporte la MAP.
Le journal, qui souligne la montée en puissance dans la région des groupes extrémistes, affirme qu’Al-Qaïda est en train de «se propager comme un incendie de forêt en Afrique du Nord». Citant les conclusions du dernier rapport du Centre international des études sur le terrorisme (ICTS), relevant du think tank américain «Potomac Institute for Policy Studies», le «Washington Post» fait observer que les auteurs des attaques terroristes perpétrées en 2013 sont motivés par diverses idéologies et comprennent, outre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), des éléments de Boko Haram, Ansar Dine, du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJA), Al-Shabaab, ainsi que des militants recrutés dans les camps de Tindouf contrôlés par le polisario. Le rapport du ICTS appelle, en effet, au démantèlement des milices du polisario et à la libération des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, devenus un «terrain fertile» pour les recruteurs d'Al-Qaïda et les trafiquants de tous bords.
La MAP rappelle que pour le directeur du ICTS, Yonah Alexander, qui a présenté ce rapport la semaine dernière lors d'une conférence au «National Press Club» de Washington, il est plus que jamais nécessaire pour la communauté internationale de procéder à «un recensement des populations des camps de Tindouf», estimant que ces camps représentent une «menace pour la sécurité régionale en étant un terrain fertile de recrutement pour les terroristes et les trafiquants».
L'étude, qui fait l'état des lieux de la menace terroriste en Afrique du Nord et au Sahel au cours de l'année 2013, relève ainsi qu'AQMI et d'autres groupes extrémistes régionaux cherchent à «exploiter la situation dans les camps contrôlés par le polisario en y menant d'intenses activités de recrutement». Et de souligner, à cet égard, l'urgence d'agir face à cette «menace grandissante de radicalisation» dans les camps de Tindouf, comme en témoignent les conclusions du rapport présenté en avril dernier par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a qualifié ces camps de véritable «bombe à retardement».