25 Janvier 2014 À 16:02
C’est à Agadir que Masen a démarré le 24 janvier son programme «Cartographie des entreprises marocaines pour les technologies solaires». Ce projet vise l’identification des entreprises, dans différents secteurs, pouvant être associées dans le projet solaire marocain. Objectif, et c’est l’une des missions de l'Agence marocaine de l'énergie solaire, doter le pays d’un tissu industriel compétitif, à même de maximiser le taux d’intégration industrielle locale. Ce programme est mis en œuvre en collaboration avec l'Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) à travers son initiative «Accompagnement du Plan solaire marocain (APSM)» financé par le gouvernement allemand.Cinq ateliers sont programmés entre janvier et février 2014 pour cartographier les entreprises marocaines ayant un potentiel de production locale des composants pour l’industrie solaire, particulièrement celles opérant dans les IMM (Industrie métallique et métallurgique), IEE (Industrie électrique & électronique) et IP (Industrie plasturgique). Ces ateliers ont aussi pour objectif de motiver les industriels ayant ce potentiel et de les informer de tous les détails de l’intégration industrielle dans le plan solaire.
Selon une source autorisée de la GIZ-APSM, après Agadir, Masen et GIZ feront escale le 4 février à Fès, puis le 5 et 6 février à Casablanca avant de se rendre à Tanger à la fin du mois. Un calendrier susceptible de changement. Deux ateliers sont prévus à Casablanca, vu le nombre important des acteurs industriels dans la capitale économique du pays. Selon une analyse de l’Agence française de développement, l’un des principaux bailleurs de fonds pour le Plan solaire marocain (PSM), le gouvernement est conscient du poids budgétaire de son engagement vis-à-vis du solaire, mais considère que les bénéfices attendus – de moindre dépendance aux énergies fossiles importées et d’effets induits sur l’industrialisation du pays et la création d’emplois – compensent largement ces coûts.
C’est ainsi que le développement du PSM s’accompagne d’une stratégie d’intégration industrielle, de la mise en place d’une filière de recherche et développement et de mesures d’accompagnement en matière de formation. «Le Maroc souhaite dans cette perspective promouvoir une industrie compétitive et encourager l’émergence et le renforcement d’opérateurs sur les différents maillons de la chaîne du secteur de l’énergie solaire, en particulier, et des énergies renouvelables, en général, aux fins de génération de valeur ajoutée et de création d’emplois pour l’économie nationale à court et moyen terme», indiquent les responsables de l’AFD. Pour y parvenir, le pays propose ainsi une offre destinée aux industriels qui comporte un ensemble d'incitations telles que l’accès à l'infrastructure (foncier aménagé) et la contribution aux frais de formation, notamment.
Par ailleurs, l’intégration industrielle sera progressive. À titre indicatif, l’objectif pour le premier projet solaire est de générer des investissements marocains d'un montant équivalent à un peu moins de 1/3 du montant de l'investissement à réaliser dans le cadre du projet, soit un taux d’intégration industrielle minimum de 30%. Les soumissionnaires aux projets ont ainsi l’obligation de soumettre une proposition de mesures permettant d'atteindre, par le soin d'un ou plusieurs membres du consortium, seul ou en partenariat avec un tiers, l'objectif du taux d'intégration industrielle prévu.Une étude financée par la Banque mondiale, citée par l’AFD, montre que le tissu industriel marocain existant permet d’atteindre, moyennant une spécialisation technologique, un taux d’intégration locale de 30% à l'horizon 2015 et de 50% en 2020, sans risque de renchérissement du prix du kWh. Cette étude indique également que le nombre d’emplois cumulés qui seraient créés durant les phases de construction, de fabrication et d’exploitation des 2 000 MW du PSM atteindrait 11 000 emplois en 2020. Avec un scénario de développement industriel local, l’étude estime que ce plan permettrait de créer une valeur ajoutée d’un montant cumulé équivalent à 4,6 milliards de dollars.