13 Décembre 2014 À 16:52
Des incidents ont émaillé le mouvement de grève générale, organisé, vendredi, par deux grandes confédérations syndicales italiennes pour protester contre les mesures économiques et sociales du gouvernement. Des affrontements ont eu lieu entre forces de l'ordre et manifestants notamment à Milan, Turin et Rome où l'activité a été paralysée dans plusieurs secteurs, dont celui des transports en commun. De sources syndicales, on estime à plus d'un million et demi le nombre des personnes, dont des retraités, des étudiants et des personnes démunies, qui ont répondu à l'appel à la grève lancé par les centrales syndicales CGIL et UIL pour protester, entre autres, contre la réforme par le gouvernement du marché de l'emploi, baptisée «Jobs Act».Au moment où les initiateurs de ce mouvement de grève se félicitent, dans des déclarations à la presse, de la réussite de «la mobilisation de la rue» contre «les mauvais choix» du gouvernement, le Président du Conseil italien, Matteo Renzi, a déclaré qu'il a «un grand respect» pour les personnes qui ont manifesté, mais qu'il n'est pas «le genre de personne qui se laisse impressionner». «L'Italie est un pays qu'il faut changer et nous allons le changer», a-t-il dit.
«Si nous renvoyons les réformes, nous nous condamnons à un lent déclin. Il faut avoir le courage de changer les choses», avait-il estimé dans la matinée lors d'une déclaration à la presse italienne au cours d'un déplacement en Turquie.Début décembre, le Sénat italien a définitivement adopté une nouvelle législation du travail, dite «Jobs Act», exacerbant ainsi le mécontentement des syndicats. La nouvelle législation prévoit notamment la suppression de l'article 18 du Code du travail qui rendait obligatoire la réintégration d'un salarié dont les tribunaux jugeaient le licenciement abusif. Elle institue un contrat unique de travail qui prévoit une flexibilité plus forte pendant les trois premières années durant lesquelles le patronat pourra facilement licencier le salarié. Par ailleurs, commentant ce débrayage de huit heures, le président de la Commission de garantie pour l'application de la loi relative à la grève a indiqué que près de 1.300 mouvements de grève ont été observés depuis le début de l'année en cours en Italie. «Il est impératif de chercher à relancer une méthode de concertation en vue de trouver des solutions au conflit, sinon on ne pourra jamais mettre fin à une telle situation chronique», a-t-il ajouté.