13 Mars 2014 À 17:41
Et si vous faisiez votre propre film ? C’est l’idée qu’a eue le réalisateur Michel Gondry il y a quelques années à New York alors qu’il tournait son film «Soyez sympa, rembobinez». Le concept ? Permettre à des groupes de cinq à vingt personnes de créer leur propre film, dans un espace spécialement transformé en studio de cinéma et de le visionner sur grand écran après tournage. «Les gens se réunissent en groupes, décident du genre du film qu’ils veulent faire et écrivent une histoire très simple. L’idée c’est que tout le monde travaille ensemble.» explique Michel Gondry. Une fois le scénario réalisé, les participants vont décider de l’attribution des rôles et effectuer un passage dans la salle des costumes et accessoires pour donner plus de crédibilité à leur personnage. Ensuite, les membres du groupe vont découper l’histoire scène par scène et à l’aide d’une petite caméra vidéo, ils vont tourner ces scènes par ordre chronologique. Une fois le tournage terminé, le groupe peut visionner son film sur grand écran et repartir avec une copie DVD du chef d’œuvre.
«Il n’y a pas de montage, c’est une activité centrée autour du groupe, on monte directement dans la caméra. Cette pratique renvoie aux souvenirs d’enfance, on enchaine les «pause» – «rec» – «pause» – «rec», ce qui donne beaucoup d’imperfections et ce sont ces imperfections qui sont à l’origine du charme de ces films et de l’amusement qu’ils procurent.
Une fois le tournage terminé (environ une heure), on prend la cassette et on la projette dans une salle de cinéma et les gens qui ont fait le film se voient. C’est comme un miroir et c’est toujours un moment extrêmement drôle. Il y a toujours une certaine fierté qui se dégage, celle d’avoir accompli ces choses», confie le réalisateur. Pour accompagner les groupes, des personnes assurent un encadrement permanent afin d’aider les participants sur le plan organisationnel, mais n’interviennent en aucun cas sur le contenu du film. Après New York, Sao Paulo, Rio de Janeiro, Paris, Rotterdam, Moscou et Johannesburg, l’Usine de films amateurs a posé ses valises à Casablanca. Pour l’occasion, les anciens abattoirs de la ville ont été transformés en studio de cinéma via des décors qui reflètent assez bien l’esprit de la capitale économique. On retrouve notamment le salon typiquement marocain, le café populaire, le marchand de DVD piratés, le fameux triporteur à moteur, mais aussi l’intérieur du tramway et la plage. Tous ces décors ont été reconstitués dans l’entre des anciens abattoirs pour permettre aux Marocains de tourner des films inspirés du quotidien. «Dans l’ensemble, c’est une ambiance qui reflète l’esprit de la ville du pays. Il n’y a pas eu de recherche de profondeur par rapport à ça. Ce sont les gens qui vivent ici qui ont fait les décors. Moi je suggère une trame de base, quelques idées et après c’est aux participants d’inventer leur histoire.
Chaque ville est différente, je suis toujours curieux de voir comment la culture d’une ville va influencer la créativité», conclut Michel Gondry. Ce projet a été imaginé par Michel Gondry pour contribuer au développement de l’imagination chez petits et grands et pour provoquer l’échange et la rencontre entre les individus. Si vous aussi vous souhaitez prendre part à cette aventure, inscrivez-vous au 05 22 77 98 84.