13 Août 2014 À 16:08
On ne le dira jamais assez. La ville de Mohammedia souffre du manque d’espaces d’activités et de loisirs. Le seul parc opérationnel pour l’instant est celui de l’avenue des FAR en face de la mosquée Erridouane. Ce dernier ne peut malheureusement pas accueillir tous les enfants de la ville. D’autant que Mohammedia est plus vivante en été en raison des vacances scolaires et de l’arrivée des touristes et des Marocains résidants à l’étranger. À part la plage, les jeunes n’ont donc pas d’espaces pour s’amuser et canaliser leur énergie. «Chaque weekend, on est dans la même galère : où sortir avec les enfants ?» déplore une habitante de Mohammedia, maman de deux garçons âgés de 5 et 7 ans. Les petits s’ennuient et réclament d’aller à une aire de jeux. Néanmoins, à part les petits espaces privés, ils ne trouvent pas un endroit approprié pour s’amuser».
Les familles démunies sont encore plus touchées par cette problématique. «Je n’ai pas les moyens financiers pour accompagner mes enfants dans un café ou autre avec espace de jeux. Pour trouver un lieu adéquat où on peut laisser les enfants courir et jouer en toute sécurité, il faut avoir une voiture. Chose qui n’est pas à la portée de tout le monde», souligne un autre résidant de Mohammedia. Le constat est incontestable et préoccupant dans cette ville connue auparavant pour son fameux parc Mesbahiat. Ce dernier s’étendait sur 12 hectares à proximité de la forêt de l’Oued El Maleh. Il était doté d’un ensemble d’équipements conformes aux normes. Toutefois, la mauvaise gestion et le manque d’entretien étaient derrière la fermeture de ce fameux parc.
De même, le petit parc de jeux de la Colline est déserté. Son matériel est en piteux état et il n’y a plus de portes aux entrées du parc. Les aires de jeux de Mohammedia se sont entièrement dégradées dans l’anonymat. C’est du moins ce que confirme un élu local : «Le problème ne se pose pas dans la création d’espaces verts ou d’aires de jeux, mais plutôt dans leur entretien. Ces lieux de loisirs sont souvent détériorés à cause du manque de sensibilisation de la part des responsables et des citoyens». Même son de cloche auprès de cet acteur associatif qui ne nie pas la responsabilité des habitants autant que celle de la commune urbaine : «Certains citoyens ne sont pas encore conscients que ces infrastructures leur appartiennent. Ils saccagent les lieux et détériorent le matériel en pensant qu’il sera forcément remplacé. Pour sa part, la commune urbaine n’est pas très généreuse en ce qui concerne les loisirs. Néanmoins, si on installe dans l’ensemble de la ville, même dans les quartiers défavorisés, des espaces de jeux dignes de ce nom tout en assurant leur entretien, les habitants finiront par s’y habituer et participeront même à leur entretien grâce aux associations de quartiers». Un autre problème qui participe à la disparition des parcs de jeux est celui des blocs de béton qui s’installent partout. En effet, beaucoup de promoteurs immobiliers omettent de construire des espaces de loisirs pour les futurs acquéreurs, généralement des familles avec enfants. De fait, les jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes, occupant ainsi les rues pour jouer au football avec tous les risques que cela comporte.