08 Juin 2014 À 14:49
La création du «Chant des fleuves» prend fin avec une magnifique escapade longeant l’incontournable Oum Rabii. Ainsi, l’ultime rendez-vous du site du Chellah a été à l’honneur du Maroc avec le groupe Ouled Benaâguida. Un concert qui a drainé un public nombreux.
C’est dire que Lâayta marocaine a ses passionnés les plus fervents. Comment ne pas succomber au charisme de la chanteuse du groupe Hafida El Hasnaouia ? Ses qualités de grande interprète des traditionnelles poésies, reprises de génération en génération, font d’elle la plus célèbre dans ce style. Ces chants ont pris naissance avec les cris des bergers et des agriculteurs dans le temps.
Le groupe Oulad Benaâguida, composé des trois frères originaires de la tribu de Oulad Zayd dans la région de Safi, s’est intéressé à cet art et l’a repris. Mais, d’une manière plus scientifique, car ils se sont donné la peine de suivre des cours au conservatoire pour donner une vraie consistance musicale à ce style.
La grandeur du fleuve Oum Rabii est, ainsi, chantée dans les poésies de Lâayta. Ce fleuve ayant inspiré des poésies racontant le quotidien socio-romantique. De beaux moments où Hafida El Hasnaouia a émerveillé l’assistance avec des paroles pleines de sens et de profondeur qui marquent l’esprit de tous ceux qui les saisissent avec attention. Car Lâayta, ce n’est pas uniquement un temps pour écouter de la musique. Mais, c’est une invitation à réfléchir à l'histoire d’un pays.
De cette scène qui a donné de la joie et la satisfaction à plus d’un, le relais a été donné à un autre registre de la musique. Celui du Tarab avec le Syrien Badr Rami qui a subjugué l’assistance du Centre culturel la Renaissance avec ses mouachahates, à travers lesquelles il a fait preuve d’un talent hors pair avec une voix digne de ce chant authentique. Un bel hommage rendu à ce style musical au nom de son maitre spirituel, Sabah Fakhri. Tout comme l’hommage rendu au même moment, ce soir de clôture, au Théâtre national Mohammed V, à la Diva Oum Kaltoum par la voix exceptionnelle de Hayat Idrissi, en compagnie de l’orchestre Hafni de l’Opéra du Caire.