18 Février 2014 À 18:02
Le CAPM a tiré la sonnette d’alarme, suite à la croissance d’émissions radiotélévisées et d’articles de presse écrite encourageant les citoyens à l’usage des plantes.
Le CAPM considère que ces émissions entrent dans le cadre de l’exercice illégal de la médecine qui met la santé des patients en péril, particulièrement les plus jeunes.
Sans autorisation et sans contrôle, les phytothérapeutes et les tradipraticiens continuent à provoquer de plus en plus de victimes sans pour autant être jugés et condamnés. Afin d’illustrer l’impact de ce phénomène sur la santé des citoyens, nous présentons quelques cas d’intoxication reçus par le centre.
Le CAPM a reçu des appels pour 7 cas d’intoxication, suite aux conseils délivrés par une chaîne radiophonique nationale sur les éventuelles vertus d’une plante appelée Daghmous.
Il s’agissait de: l Cinq membres d’une même famille, âgés de 6 à 70 ans, qui ont ingéré le jus de la plante utilisé comme fortifiant. Ils se sont ensuite tous plaints d’irritations buccales, de douleurs abdominales et de diarrhées.l Une jeune patiente l’a prise pour un kyste du sein et a souffert d’une forte irritation digestive avec des vomissements, sans aucune amélioration de sa maladie initiale.l Une patiente de 28 ans a pris la plante pour traiter une rhinite allergique. Elle a alors présenté une altération de l’état général et une cytolyse hépatique.
Le Daghmous appartient à la famille des Euphorbiacées. Son nom scientifique actuel est Caralluma europaea avec plusieurs noms vernaculaires (Tikiwt, Zakkum). Sa toxicité multiviscérale dépend de la partie utilisée, de la dose et du mode de préparation. Par voie orale, la résine peut provoquer une inflammation des muqueuses digestives avec gastroentérites, des ulcères gastro-intestinaux, des hématuries, des arythmies cardiaques et une hypotension, des convulsions, voire même un coma.
Appliqué sur la peau, le Daghmous entraîne une irritation, un érythème, une dermatite de contact et des phlyctènes. L’application sur les yeux provoque des larmoiements intenses, une photophobie, des conjonctivites ou des kératites graves pouvant aller jusqu’à la cécité. Inhalée, elle peut provoquer une rhinite, une laryngite, une irritation pulmonaire avec hémoptysie.
C’est donc une plante dont l’usage doit être soumis à précaution et qui ne peut être conseillée à la légère, à l’aveugle et au tout-venant, à travers une simple émission radiophonique
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