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Les psychotropes algériens font des ravages au sein de la jeunesse marocaine

Les effets dévastateurs de la drogue sont de plus en plus visibles au sein de la société marocaine. Des crimes horribles commis par des jeunes sous l’effet des psychotropes, souvent en provenance de l’Algérie, font la une des journaux.

Les psychotropes en provenance de l'Algérie inondent la zone orientale du Maroc

13 Août 2014 À 18:50

Pour l'Algérie officielle, tous les moyens sont bons pour nuire au Maroc et à ses intérêts. En plus d'une diplomatie hyperactive et foncièrement anti-marocaine et d'une manne pétrolière mobilisées tous azimuts pour contrarier les intérêts marocains, les services algériens semblent avoir trouvé une autre arme fatale : inonder le marché marocain de toute sorte de psychotropes. Pour ce faire, ils mettent à contribution les réseaux mafieux de contrebandiers algériens qui s'activent sur la frontière, pourtant officiellement fermée depuis 1994. Ces derniers, soutenus par certains responsables algériens, ont des affiliations avec des réseaux terroristes qui opèrent dans la région du Sahel et du Sahara, comme le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Pour preuve, la participation de Abdelkrim le Touareg, un émir d'Aqmi, à un sommet de la drogue qui a réuni, fin octobre dernier en Afrique, les cartels colombiens pour établir les nouvelles routes de la cocaïne. Comme le soulignaient plusieurs médias, dont France Soir, la participation de Abdelkrim le Touareg à ce sommet «apporte la preuve de l'intérêt croissant de l'organisation terroriste pour le narcotrafic».Les témoignages recueillis auprès de citoyens, d'associations et des services de la police, particulièrement dans la région de l'Oriental, prouvent de façon on ne peut plus claire qu'il n'est nullement un secret, mais un fait, qu'une bonne partie des psychotropes qui envahissent le Maroc provient de notre voisin l'Algérie, dont un soi-disant comité de solidarité avec «le peuple sahraoui» organise une université d'été pour les pseudo-cadres du polisario avec pour thème le trafic de la drogue.

Objet d'un marché noir florissant, le Karkoubi provenant de l'Algérie est acheminé vers la frontière algéro-marocaine pour être écoulé dans les bas-fonds d'Oujda, Ahfir ou Berkane. En fait, ce n'est pas Oujda qui est la plaque tournante de ces drogues, mais plutôt la petite localité de Benidrar, à 20 kilomètres de la ville et à trois kilomètres de la frontière. C'est de là que partent les livraisons vers les autres villes marocaines par le biais de filières de contrebande et de mafias bien organisés et dirigés par des Algériens. Un commerce juteux. Beni Drar est ainsi devenue le repaire des réseaux mafieux algériens qui réussissent à traverser la frontière dont ils connaissent parfaitement les combines. Certaines drogues sont fabriquées en Algérie même, du côté de Maghnia, mais d'autres sont contrefaits et viennent de l'Afrique subsaharienne via l'Algérie par le biais de contrebandiers. En Algérie, il est de notoriété publique qu'une importante partie des psychotropes, qui font des ravages parmi la jeunesse locale et les pays voisins, porte le label de la société étatique Saïdal, qui détient le monopole de l'industrie pharmaceutique dans le pays.

La société publique commercialise, sans contrôle, ce poison notamment sous le nom de Valzépam, puisque ce comprimé de couleur bleue, très prisé par les jeunes, est à portée de main des trafiquants, qui bénéficient de la complicité de grossistes en médicaments sans scrupules et qui jouissent, eux aussi, du laxisme des autorités et d'une législation permissive.Aux côtés du fameux cachet bleu, on trouve le Rivotril, autre psychotrope fabriqué par Saïdal et tout aussi dangereux. Selon les experts, ce médicament déclenche chez le consommateur une «toxicophilie» ou une dépendance inexorable.

Signe de l'absence de tout garde-fou quant à la commercialisation de ces produits nocifs, un gros scandale en liaison avec le commerce illicite de psychotropes a éclaté, en mars 2013, dans l'Est algérien. Cette affaire impliquait un bon nombre de pharmaciens, de médecins et de grossistes qui s'affairaient à l'écoulement de plusieurs centaines de milliers de boîtes de psychotropes. Au cours de cette même année, le trafic des psychotropes fabriqués par l'opérateur public Saïdal a fait exploser tous les records. Cette activité juteuse et immorale a accru son chiffre d'affaires de 112%, ce qui signifie que les trafiquants tirent gracieusement le parti des largesses des services de sécurité et de la connivence des hautes sphères, sans quoi ils n'auraient jamais réussi à autant fructifier leur business. 

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