08 Juin 2014 À 14:50
Très attendu en clôture samedi soir de la programmation orientale de la 13e édition du Festival Mawazine Rythmes du monde, le concert de l'«artiste de l'Arabie» Mohamed Abdou a tenu largement ses promesses, signant l'un des moments les plus forts et les plus intenses de cette édition. Devant des milliers de ses fans et les admirateurs de la chanson khalijie, qui ont investi la scène Nahda, dédiée à la chanson orientale, le chanteur saoudien a gratifié le public d'une sélection des meilleurs tubes de son riche répertoire, mettant en avant une chanson classique arabe moderne dans toute sa splendeur.
Mohamed Abdou a séduit autant par sa présence et son charisme que par sa maîtrise de ce genre qu'il ne cesse d'innover, au grand bonheur d'un public qu'il a pu transporter et plonger facilement dans son univers musical et qui est toujours ravi d'entendre les chansons à succès de la star de la chanson khalijie, à commencer par «Chabih Arrih» jusqu'à sa création «Al Amakin» qui a accéléré le tempo de la soirée, en passant par «Ikhtalafna», «Lana Allah», «Bint Annour».
Le chanteur, accompagné d'un orchestre marocain conduit avec brio par le maestro Abderrahim Mountassir, n'a pas manqué de chanter, drapé des couleurs nationales, sa célèbre création, fortement applaudie, à la gloire de la terre du Maroc, sa civilisation et sa mémoire : «Ichtari Al Hassan Bi Ardi Al Maghrib». Mohamed Abdou avait fait état, dans un entretien à la MAP, à la veille du concert, du succès de la chanson et des rythmes marocains auprès du public et des artistes des pays du Golfe qu'il explique par le fait qu'ils s'inscrivent dans la continuité d'une mémoire ancestrale et d'une histoire commune.
L'interaction entre les arts khaliji et marocain remonte à l'ère des «foutouhates al-islamiya» (conquêtes musulmanes) et des migrations consécutives des tribus de la péninsule arabique vers le Maroc, emportant avec elles leurs rythmes et leurs chants traditionnels, avait-il confié. Il considère que ses contemporains parmi les artistes khalijis qui s'inspirent de ce répertoire musical commun sont tombés sous le charme des rythmes marocains, tout en étant séduits par la musique de grands artistes de grand calibre, tels que Abdelouhab Doukkali, qui évoquent «l'odeur de la terre marocaine authentique».